« Histoires de folie » anthologie

La Folie… Le moment où tout bascule, où la spirale vous emporte, la réalité se déchire, la peur s’impose… C’est à ce difficile challenge que se sont prêtés les auteurs de cette anthologie, avec plus ou moins de brio.

Sophie Dabat, dans Le Choix de l’hippocampe s’attache à un gamin qui a assisté au massacre de ses parents. Pour échapper au traumatisme, le jeune garçon s’enferme dans une amitié imaginaire avec un hippocampe. Imaginaire ? Pas si sûr… C’est très bien écrit, parfaitement construit, le lecteur se demande jusqu’à la fin s’il est vraiment dans une histoire fantastique, ou juste dans l’illusion entretenue par l’enfant.

On poursuit dans le fantastique avec Peur filiale de Johanna Almos, où le passage à l’acte d’une femme est expliqué (justifié ?) par l’enfer qu’elle a vécu. C’est court, très touchant et parfaitement mené. Patrick S.Vast propose dans L’Empailleur un récit sans grande originalité, et dont on devine la chute quasi dès le début. Malgré une écriture maîtrisée et une ambiance très bien rendue, on s’ennuie donc assez vite…

La suite nous réserve un texte fort et dérangeant d’Arnauld Pontier, La Marelle Hopscotch. C’est une belle et longue nouvelle, très bien écrite, qui prend tout son temps pour nous embarquer dans une relation gémellaire. On est happé par le narrateur, personnage fort singulier. Un petit regret cependant, lorsqu’un élément fondamental se laisse deviner beaucoup trop tôt, et la fin, sous forme de chute, tombe alors à plat. Une impression dérangeante s’accroche toutefois dans l’esprit du lecteur.

Comme un passage à niveau de Bruno Pochesci se lit d’une traite, apportant une touche d’humour dans un ensemble plutôt sombre jusque-là. Son tueur au portable et son écrivain leucosélophobe (si, si, ça existe) sont un peu faciles, certes, mais ça reste sympathique à lire – bien que le portable comme « objet contondant » susceptible de fracasser un crâne jusqu’à en faire gicler la cervelle, j’ai des doutes. Il me semble que le téléphone céderait avant les os de la caboche !

L’anthologie se termine en beauté avec Passage à l’acte de J B Leblanc, ou comment un homme ordinaire devient un tueur en série. L’auteur parvient à faire ressentir les émotions de son personnage, la façon dont il évolue vers l’irréparable. L’ensemble est un peu inégal, mais réserve de belles découvertes !

Chronique de Sylvie ‘822’ Gagnère

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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