« Le Styx coule à l’envers » de Dan Simmons

Le Styx coule à l’envers de Dan SimmonsLe Styx coule à l’envers est un recueil de douze nouvelles (si, si, pas besoin de recompter, croyez moi sur parole) qui nous donnent un large éventail de la palette et du talent de Dan Simmons. Brisons tout de suite ce suspens insoutenable : c’est un bon livre, lisez-le. Encore que, on pourrait pinailler un temps soit peu et d’ailleurs je ne vais pas me gêner.

Dan Simmons s’ingénie à dénoncer les travers de son pays. Ce n’est pas nouveau et les auteurs de S.-F. se sont bien souvent spécialisés dans ce domaine mais Dan Simmons le fait avec une verve et une invention parfois jouissive. Ainsi, par exemple, il s’attaque avec bonheur aux prédicateurs des ondes (très présents sur les télés américaines) dans la nouvelle «Vanni Fucci est bien vivant et il vit en enfer». Il secoue quelque peu les rouages du système scolaire dans «Le Conseiller» ou encore il critique tout le monde dans «Mémoires privés de la pandémie des stigmates de Hoffer». Les travers et les défauts de chacun deviennent soudain apparents sous forme de déformations physiques du visage : tout simplement jubilatoire.
Mais les amateurs de textes fantastiques ou d’horreur ne seront pas déçus avec «Le Styx coule à l’envers», une histoire morbide de résurrection, «Douce nuit, sainte nuit», un conte de Noël bien noir ou encore Métastases, une histoire d’horreur bien sentie.
Et puisque l’on recense les principaux thèmes, Dan Simmons, qui fut instituteur (ou l’équivalent aux Etats-Unis), ne se prive pas de s’inspirer de ses souvenirs pour alimenter plusieurs nouvelles. Je ne vous les cite pas, vous trouverez bien par vous même.
Ne vous laissez pas abuser, je n’ai pas fait de recherche bibliographique pour savoir cela : l’auteur, à la manière d’Isaac Asimov, nous fait grâce d’une courte introduction à chaque nouvelle. A ce propos, on pourra lui reprocher d’être un peu imbu de lui-même. De toute évidence, Dan Simmons aime se regarder écrire.
Mais on lui en saura gré, car comme disait Stan Barrets à propos de Heinlein (approximativement) :  « Il a une excuse, et elle s’appelle le talent ».

 

Chronique de Nicolas  » 37  » Klemberg

Éditeur Denoel
Auteur Dan Simmons
Pages  360
Prix 42F

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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