« Le testament oublié » de Pierre Grimbert

Le testament oublié de Pierre GrimbertAprès le succès du secret de Ji, Pierre Grimbert poursuit son récit avec la descendance des protagonistes du premier cycle. Vingt trois ans se sont écoulés depuis que les héros de jadis ont renversé le sorcier Saat qui avait perverti un enfant dieu, Sombre, pour accéder à l’immortalité et conquérir le monde. Mais le démon, lui, est toujours là et ceux qui ont défait son maître vont tous disparaître mystérieusement à l’exception de Bowbaq. Leurs enfants vont tenter de les retrouver. Chacun d’eux va ainsi découvrir la terrible malédiction qui accable sa lignée. Cael, fils de Yann et Léti, hanté par une voix qui résonne dans son esprit jusqu’à le rendre fou ; Erynn et Nolan, enfants de Reyan et Lana ; Bowbaq et sa petite fille, Niss qui partage avec lui le don de lire dans les pensées ; Amanon, fils de Corenn et Grigan. Pourchassés par des assassins impitoyables surgis de tous horizons, ils vont s’associer avec un guerrier, Keb’ree, fils de la reine Cheb’ree, autrefois ennemie jurée de leurs parents et se rendre à leur tour sur l’île Ji.

Après le chef d’œuvre du premier cycle, on pouvait craindre une suite plus fade. Malgré quelques bémols (les révélations se font tellement attendre qu’elles en deviennent prévisibles, légère impression de déjà vu), il n’en est rien. L’univers de l’auteur demeure foisonnant, les personnages fouillés et attachants, le rythme toujours aussi haletant.
Quelques détails rehaussent encore l’intérêt. Il est par exemple amusant, de voir comment les personnages du premier volet ont évolué en vieillissant. Ce, d’autant plus qu’il est assez rare de voir des héros de Fantasy mûrir et concevoir des projets pour passer des vieux jours loin des dangers de la vie d’aventurier ! Le plus souvent, c’est la quête les réunissant qui est développée et on ne sait pas ce qu’ils font une fois leur devoir accompli.
Autre point fort : on se sent proche des personnages et on s’identifie facilement à eux. Avec la généalogie en annexe, on aurait presque l’impression que les héros font partie de notre famille.
La magie demeure incompréhensible au commun des mortels et reste rare, ce qui lui donne plus de valeur et de réalisme.
Le fait que les héros aient du mal à assumer leur héritage tempère le manichéisme du thème ultra classique (quête d’aventuriers contre un démon prêt à dominer le monde)
En tout cas, les pages du premier tome de ce nouveau cycle défilent à toute vitesse sous nos yeux ébahis, comme poussé par un vent épique. Une fois le livre refermé, bien des questions brûleront les lèvres du lecteur en mal d’aventures.

Cet opus ne peut rivaliser à lui seul avec la richesse du premier cycle mais ce n’est sans doute que la première marche d’une longue ascension. L’auteur prend le temps de développer son univers et gageons qu’il nous réservera bien des surprises lors des prochains volets.

 

Chronique de David ‘1191’ Gibert

Éditeur J’ai Lu
Auteur Pierre Grimbert
Pages 250
Prix 6€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

Consultez aussi...

« Le Troisième Exode » de Daniel Mat

Il y a un siècle de cela, ATMOS, un réseau d’intelligences artificielles, a quitté la …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.