« Les enfants de Peakwood » de Rodolphe Marty

Dans cette petite ville du Montana qu’est Peakwood, un événement terrible a eu lieu voici une quinzaine d’années. Depuis, il a été en quelque sorte mis de côté, effacé des mémoires. La petite communauté a continué vivre comme si de rien n’était.

Rod Marty présente plusieurs familles, plusieurs adolescents, plusieurs adultes qui se dépatouillent chacun avec leurs ennuis au quotidien : Nora et son pote Tom qui aimerait l’avoir pour copine, alors qu’elle est convoitée par Kevin, le leader de l’équipe de foot ; Helen la mère de Tom, qui se laisse plus approcher par l’alcool que pas son boss Bob ; Andrew, l’ex-chauffeur de bus (du bus) et Jenny, l’ex-maîtresse d’école amputée des jambes. Nous entrons de plain-pied dans l’intimité d’une population en souffrance. Certains jeunes gens et deux adultes subissent d’étranges blessures.

Voilà que, soudain, une méchante voix pousse de charmantes personnes à commettre des actes horribles. Une malédiction vient de ressurgir de ce passé mal enfoui. Toutes et tous ne pourront être épargnés ! Si l’influence du Stephen King des années 70-80 (l’homme face à des forces maléfiques qui le dépassent, la persistance de la magie amérindienne) est évidente dans cette description d’un nombre relativement restreint d’habitants dans un trou verglacé des USA, Les Enfants de Peakwood tient bien le rythme et n’hésite pas à explorer les envies et déviances sexuelles de ses jeunes personnages.

Certes, les indices permettent de comprendre les tenants et aboutissants avant les protagonistes, mais il faut bien que le suspens naisse et, ici, il fonctionne. D’autant que les révélations continuent à s’égrener tout au long du récit. Petit à petit, toute la population devient susceptible d’être un ennemi mortel, alors que les possibles victimes sont encore et toujours incrédules. Il faut dire que le secret est peu commun et difficile à accepter, surtout pour celles et ceux qui y ont été mêlés de près.

Bien mené, simple, mais loin d’être simpliste, ce thriller horrifique échappe au gore et emmène les lecteurs, adultes de tous âges, dans l’aventure. Classique, certes, mais bien construit, bien mené et d’une lecture aisée. Bref, un roman qui se dévore sans contrainte. Une excellente porte d’entrée pour le genre fantastique-épouvante.

Chronique de Vincent « 1379 » Delrue

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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