« L’expérienceur » de Marie-Aude et Lorris Murail

Le jeune Iosef a réussi à se faire accepter par deux grands du collège, avec lesquels il va partager une expérience risquée : faire décoller une fusée, avec de la vraie poudre. Malheureusement, Lucie fait du parapente à cet endroit précis, et les enfants vont provoquer un accident mortel.

Le docteur Delmotte, tuteur du petit Iosef, se chargera de la disparition du corps. Le médecin, ancien de la guerre d’Afghanistan et du Kosovo (où il a recueilli l’enfant qui présente des dons de médium) est fasciné par les EMI (expériences de mort imminente), au point de mener nombre d’expérimentations plus ou moins légales, et mêmes morales, pour tenter de répondre à la question qui le hante : qu’y a-t-il après la vie ?

Théo, le mari de Lucie, est quant à lui, convaincu qu’elle n’est pas morte. Tandis que ses amis essaient de le persuader qu’il s’agit d’une étape normale du deuil, il découvre chez lui un livre écrit par le docteur Delmotte, consacré aux EMI. Décidé à y voir un signe, il se lance dans une enquête sur les lieux de la disparition de Lucie, aidé par une Québécoise, dont le fiancé a disparu pendant la guerre d’Afghanistan.

Le sujet est original, l’intrigue est prenante, mais il faut s’intéresser à la vie après la mort et aux expériences qui concernent le fameux « tunnel lumineux » pour accrocher avec le roman. Pour les adolescents en particulier, les thèmes abordés sont difficiles (la guerre et ses horreurs, la mort de proches, le deuil, les questionnements éthiques, la vie après la mort) et le traitement en forme de puzzle, dont les différents morceaux vont s’agencer petit à petit, ne rend pas la lecture très facile.

La particularité de Iosef, l’enfant-médium est très peu exploitée, alors qu’elle pouvait donner une dimension tout autre au récit. Les Murail sont des habitués de la littérature jeunesse, on peut saluer leur choix d’oser un sujet peu courant, mais aussi regretter que ce roman, dont les personnages sont presque tous des adultes, ne tienne pas toutes ses promesses !

Chronique de Sylvie ‘822’ Gagnère

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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