« La Part des Ombres – 1 » de Gabriel Katz

Écrivain et scénariste, passionné de fantastique, Gabriel Katz a publié entre autres Le Puits des mémoires, une trilogie de fantasy récompensée par le prix Imaginales en 2013, La Maîtresse de guerre, qui a remporté le prix des Halliennales en 2014 et les deux volets de la série Aeternia (2015).

C’est de ces trois œuvres qu’il tire certains des héros de ce nouveau roman : le gladiateur Desmeon (et son humour discutable) vient du diptyque Aeternia, Kaelyn vient du roman La Maîtresse de guerre et Olen, le séducteur, vient de la trilogie du Puits des mémoires.

On peut donc légitimement se demander si un lecteur néophyte peut apprécier cette nouvelle histoire et la réponse est oui. L’auteur présente ses personnages au lecteur comme s’ils étaient nouveaux et évite les révélations sur le contenu de ses autres romans, se contentant parfois d’un clin d’œil à destination de ses fidèles. Cela ne frustre pas, mais donne envie de lire les autres histoires.

La superbe couverture réalisée par Aurélien Police est le premier atout de ce livre.

L’histoire est simple : un pays envahi par des barbares depuis dix ans semble s’être plus ou moins résigné jusqu’au jour où l’un de ces dignitaires étrangers, qui a tout de l’enfant gâté, commet une erreur stupide et sanglante. Il n’en faut pas plus à certains pour décider de monter un mouvement de résistance dans le but de chasser l’occupant et de rendre son pouvoir au roi légitime.

Mais quand on est un paysan, même enragé, on manque d’expérience ! Alors, il est fait appel à de la main d’œuvre mercenaire pour conseiller et entraîner cette armée de l’ombre : les trois personnes citées ci-dessus. Ils viennent tous d’ailleurs, se sont retrouvés ici plus ou moins par hasard, et ont tous de bonnes raisons d’accepter cette mission.

Gabriel Katz manie bien l’humour sans en abuser, ce qui permet de donner à l’ensemble un ton plutôt léger. Son écriture est fluide, son intrigue riche en rebondissements et en scènes d’action et ses personnages attachants. Le roman se lit donc facilement, rapidement et avec plaisir. Le point fort de l’auteur est probablement la construction des personnages grâce à des dialogues amusants et crédibles. Qu’ils soient des héros (à louer) ou des méchants (qui peuvent être des héros pour leur propre peuple), ils ont tous des traits de caractères bien affirmés qui guident leurs actes et donnent des points de repère au lecteur. De plus, les changements fréquents de lieux permettent à Gabriel Katz de nous décrire la géographie locale et les comportements des différentes classes sociales sans nous ennuyer.

La Part des Ombres est un diptyque. Il n’est donc pas étonnant que son premier tome s’achève sur un cliffhanger. Celui-ci est surprenant et ne peut que donner envie de lire le second tome quand il paraîtra, d’autant plus que le premier a pris le temps d’installer le décor et qu’on peut espérer un crescendo de l’action jusqu’à la conclusion, quelle qu’elle soit !

À conseiller donc, qu’on soit un fidèle de l’auteur ou non !

La Part des Ombres – 1
Gabriel Katz
Éditions Scrineo – octobre 2016
Couv. Aurélien Police
320 pages – 20 euros

Chronique de Frédéric Bonneville

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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