« Roma Mater » de Karen et Poul Anderson

Roma Mater de Karen et Poul AndersonLa légende bretonne de la ville d’Ys a inspiré plus d’une variante, de celle du Barzaz Breiz de T. Hersart de La Villemarqué (1839) aux Écluses du ciel (BD de Rodolphe et Michel Rouge) en passant par Rampe, ombre rampe d’Abraham Merrit. Poul et Karen Anderson en ont donné leur propre version sous le titre Le Roi d’Ys, publiée en quatre volumes de 1986 à 1988. Ils ont situé la légende dans un cadre historique précis sur lequel ils se sont solidement documentés. Ils se sont même rendus sur les lieux pour mieux s’imprégner des paysages.

Le premier tome, Roma Mater, débute vers la fin du 4e siècle de notre ère, alors que l’Empire romain est en butte aux invasions barbares. Après avoir repoussé une attaque des Pictes des Hautes-Terres et des Scots venus d’Irlande, Maxime, commandant en chef de la province de Bretagne (l’actuelle Angleterre), veut se faire proclamer empereur d’Occident. Pour protéger ses arrières, il envoie le centurion Caius Valerius Gratillonius à Ys comme préfet, avec mission d’assurer la paix en Armorique. Bien des surprises attendent l’envoyé de Maxime dans cette ancienne colonie de Carthage, fondée avant l’arrivée des Celtes, fédérée à Rome par Jules César, mais qui a pris ensuite ses distances avec la Ville et sur laquelle courent bien des rumeurs. Gratillonius – que les Ysans ne tardent pas à appeler Gradlon – est le pivot du récit. Il découvre peu à peu la ville fabuleuse, ses neuf reines sorcières et ses intrigues politiques. Comment va-t-il concilier sa loyauté envers Rome et Maxime avec les intérêts d’Ys et de ses habitants qui ne lui font qu’à moitié confiance ? Autre sujet de friction : Gratillonius est fidèle au culte de Mithra, ce qui le met en contradiction à la fois avec le christianisme devenu religion impériale et avec le culte local (syncrétisme des divinités carthaginoises et celtes). Enfin, il doit compter avec la menace des raids irlandais dirigés par le roi Niall maqq Echach, soutenu par la déesse Morrigu.
Dans ce tome d’exposition, se mettent en place les personnages clés et les enjeux. La reconstitution de toute une époque l’emporte ici sur l’action. Vivement la suite des événements avec Les Neuf Sorcières.

 

Chronique de Marie-Renée ‘1366’ Lestoquoy

Éditeur Le Livre de poche
Auteur Karen et Poul Anderson
Pages  578
Prix 7,50€

A propos de Richard

"Ça mériterait un bon coup de pinceau" que j'ai eu la folie de dire. "Tiens voila les clés" fut leur réponse. Voila comment on se retrouve webmaster chez PdE...

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