Rencontre avec Fabien Lyraud : Les éditions Pulp Factory

Entretien recueilli par Xavier Fleury

Présence d’Esprits : Comment perçois-tu la place de ta maison d’édition dans le paysage de la SFFF en France ? 

Fabien Lyraud : Nous sommes dans un créneau particulier : SF et fantasy populaire et surtout nous ne publions que du roman. Le choix du roman court s’est imposé quand j’ai créé la ME, parce que plus beaucoup de collègues ne le faisaient à l’époque. 

PdE : Si tu devais résumer ta ligne éditoriale en une phrase, que dirais-tu ? 

F.L. : Publier des romans populaires. De la SF et de la fantasy qui soit à la fois résolument pulp et progressiste ou humaniste. 

PdE : As-tu des collections spécifiques ? 

F.L. : Oui. Aventures Imaginaires : SF et fantasy classique ; Geek fiction : dialogue avec les cultures médiatiques et Aventures paranormales : fantasy urbaine.

PdE : Qu’est-ce qui t’a amené à travailler dans ce domaine ? 

F.L. : Ça faisait longtemps que ça me faisait envie. Je me suis aiguisé les griffes sur des anthologies et parce que j’étais au chômage depuis trop longtemps j’ai décidé d’y aller. 

PdE : Combien de personnes collaborent avec toi et parmi elles, combien sont salariées ? 

F.L. : En Fait je travaille tout seul. Une de mes autrices fait des salons pour moi également. 

PdE : Quelles parties de la production externalises-tu (corrections, maquettes, illustrations, etc.) ? 

F.L. : Maintenant j’ai un correcteur. Et je fais travailler des illustrateurs. J’externalise aussi l’internet. Mais tout le reste je le fais moi même. J’ai un esprit un peu « Do It Yourself » pour par mal de choses. 

PdE : Acceptes-tu uniquement des auteurs francophones ou édites-tu aussi des textes traduits ? 

F.L. : Je ne travaille qu’avec des francophones. Soit je sélectionne des textes reçus par mail. J’ai eu de très bonnes surprises de ce côté là. Ou je sollicite des auteurs de mon réseau. 

PdE : Combien de manuscrits reçois-tu en moyenne chaque année et répondent-ils à ce que tu en attends ? 

F.L. : Je n’en reçois pas beaucoup et généralement ils ne correspondent pas à ce que j’attends. 

PdE : Comment est organisée la collecte des manuscrits ? 

F.L. : Je demande un synopsis aux auteurs et si le synopsis me convient je demande à l’auteur de m’envoyer son manuscrit. 

PdE : Les manuscrits soumis sont-ils d’abord examinés par un comité de lecture ? 

F.L. : Non. J’ai pas de comité de lecture.  

PdE : Comment s’organise le processus de retravail avec les auteurs ? 

F.L. : Je fais deux relectures du manuscrit. J’envoie après chacune d’entre elles les corrections à effectuer. Ensuite j’envoie le manuscrit au correcteur pour les dernières corrections. 

PdE : Une anecdote à nous raconter ? 

F.L. : Un jour je reçois un manuscrit d’un auteur que je ne connais pas, Nicolas Lefebvre. Je le lis et c’est une grande baffe dans la gueule. Et ce titre est devenu la meilleure vente de la ME pendant longtemps. 

Valreal, roman de Nicolas Lefebvre

PdE : Combien de nouveautés (inédits) publies-tu chaque année ? 

F.L. : Au départ il y en avait 4 mais j’ai réduit la voilure à 2 en 2023. 4 nouveautés c’était trop lourd financièrement. 

PdE : Peux-tu nous donner une idée du tirage moyen d’un titre ? 

F.L. : Là aussi on a baissé. On avait au tout début des tirages à 300 et on est passé à 150. 

PdE : Procèdes-tu à des réimpressions ? Des rééditions ? 

F.L. : Pas pour l’instant 

PdE : Quelles sont tes stratégies de diffusion que ce soit en salons, en ligne ou en librairie ? 

F.L. : Je faisais quelques salons tous les ans. Pour des raisons personnelles il ne m’est plus possible d’en faire. C’est une de mes autrices qui les fait aujourd’hui. Et j’essaie de trouver des partenariats. Nous avons une diffusion grand ouest avec Banquises et Comètes. 

Sinon je prospecte les médiathèques, ce qui me permet d’avoir pas mal de ventes en fait. Le public des littératures populaires a vu son pouvoir d’achat baisser et va plus en bibliothèque. Donc nous faisons tout pour y être. Nous avons aussi une boutique en ligne. 

PdE : Tes titres sont-ils proposés sur des formats autres que Broché ? (Poche, audio, numérique…) ? 

F.L. : Non. J’ai essayé de faire reprendre des titres en poche mais pour l’instant ça n’a jamais fonctionné. 

 PdE : Quelle est ta présence sur les salons et festivals, et quelle importance accordes-tu à la communication pour ta maison d’édition ? 

F.L. : Il y a quelques années je faisais deux à trois salons par an. Mais maintenant je ne peux malheureusement  plus. 

PdE : As-tu des infos exclusives à partager sur de futures parutions ou évolutions ? 

F.L. : Notre prochain titre sera le nouveau volet des aventures de l’androïde détective Gerulf par Jean Christophe Gapdy, l’un des meilleurs auteurs français  que nous sommes très content d’avoir.

Et pour 2026 un roman de sword and sorcery par un nouvel auteur dans la maison d’édition. Un roman étonnant au carrefour de David Gemmell et Michael Moorcock avec un soupçon de China Miéville. Mais nous en reparlerons plus tard.

 

Voir le site des éditions Pulp Factory 

Découvrez un autre entretien de Présence d’Esprits : Rencontre avec Blogger de Loire

A propos de Xavier FLEURY

Matelot du fanzine Présences d'Esprits, chargé des demandes de Services Presse pour les nombreux chroniqueurs de la cabine Livres.

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