Delirium est à l’origine un label de BD créé en 2011 lorsque j’ai décidé de poursuivre mon activité éditoriale en indépendant, après avoir travaillé de nombreuses années en télévision, à la programmation ou aux achats de programmes.
Passionné depuis toujours par tous les genres de littérature, de films et de BD, surtout les « mauvais genres », c’était l’occasion, après des années à travailler pour de grands groupes, de revenir aux origines du plaisir que l’on a en tant que lecteur et en tant que « passeur ».
Proposer des choses dont on croit à la valeur et aux qualités artistiques comme un objectif éditorial en soi, et non pas dans le but premier de faire monter la valeur des pubs avant ou après (et pendant) a été le rêve que je nourrissais en quittant mon ancien domaine et en créant Delirium.
Soyons néanmoins lucides : cette démarche demande beaucoup de sacrifices. Il n’y a personne derrière vous, ça marche ou ça casse. C’est donc une activité possible avant tout dans une petite structure indépendante. En revanche, la contrepartie est belle : je savoure cette activité au quotidien et tous les retours positifs sont une récompense. Les liens se créent directement avec les lecteurs : ils aiment ou pas, ça se retrouve immédiatement dans les ventes et dans leurs messages ou leurs commentaires, et c’est en soi gratifiant, sentiment que l’on a finalement assez rarement dans de grosses structures.
A ce jour, le catalogue de titres proposés par Delirium est cohérent, lisible et touche une communauté de lecteurs fidèles qui est sensible au soin apporté à chaque édition et aux choix qui lui sont proposés. Une relation de confiance commence à se créer, certains lecteurs étant désormais prêts à découvrir ce qu’on leur proposera.
Suite de la série d’entretien demain même heure 🙂