Le récit de cet ouvrage se situe au sein d’un univers déjà décliné par l’auteur dans d’autres séries, notamment la Trilogie du vide. On retrouve, des années plus tard, le Vide qui reste une menace pour les mondes habités qu’il risque d’engloutir, mais dont personne n’a réussi à percer le mystère. Pour les lecteurs n’ayant pas eu connaissance des volumes précédents, les premiers chapitres vont être un peu perturbants, car le repérage sur la trame historique n’est pas évident. Heureusement, la capacité de l’auteur à raconter et le scénario finement ciselé des événements permettent progressivement de s’y retrouver.
À noter en préface une chronologie datée qui va de 1 000 000 av. J.-C. jusqu’au moment du récit, calant le texte dans le temps, une liste des personnages avec leur fonction dans le roman et pour finir une carte géographique de la planète Bienvenido, concernée par les événements. Mais revenons à l’histoire. Nigel Sheldon, créateur de la société du Commonwealth, le Parlement des mondes qui régit les systèmes stellaires unis, se rend compte qu’au sein du Vide, une planète existe. Après quelques préparatifs, il réussit à s’y rendre et découvre que ses habitants sont les descendants des survivants des vaisseaux colons ayant traversé l’espace pour fonder une nouvelle civilisation et ayant disparu des siècles plus tôt.
Sur Bienvenido, le Vide rend les choses un peu différentes, les autochtones peuvent utiliser une sorte de télépathie pour communiquer, aucune source électrique ne semble fonctionner et surtout il y a les fallers. Les fallers sont des prédateurs télépathes qui ont la possibilité de se métamorphoser afin d’attirer les humains et de les dévorer. Beaucoup de personnages différents dans ce gros volume de plus de 600 pages, du capitaine Slvasta, traquant les fallers, de Bethaneve, rebelle et révoltée contre un gouvernement de privilégiés, de Kysandra découvrant un monde qu’elle ignorait, aux robots de différentes formes (mod-singe, mod-chien…) aidant les humains dans leurs tâches quotidiennes.
L’auteur crée un monde vivant et crédible où il promène son lecteur tout en préparant les actions de ses personnages. Un récit d’une écriture vive, des termes inventés originaux, une histoire toute en suspens et révélations progressives qui met en place les pièces du puzzle jusqu’au dénouement. Un livre qui rassure sur le devenir de la science-fiction à l’ancienne, celle qui explore les grands espaces interstellaires, peut-être un peu moins présente ces dernières années où domine plutôt la Fantasy. En tous les cas, un livre plaisant à lire, attachant et plein de surprises.
Chronique de Jean-Pierre « 931 » Binet