« Le Dixième Vaisseau » de Pierre Bordage

Livio Squirell, capitaine de L’Esmerillo, est un navigant hors pair. Raison pour laquelle des membres de l’Hexacratie viennent dans la prison où il croupit pour lui proposer un marché.

S’il réussit à voyager jusque dans la galaxie du Triangle en un temps record, il pourra retrouver sa liberté. Livio n’est pas bête, il sent bien que cette mission à l’apparence simple se révélera des plus périlleuses, mais il accepte quand même toutes les conditions qu’on lui impose.

Vivre enfermé et cloué au sol est un vrai supplice pour lui, d’autant plus qu’il a été accusé d’un crime qu’il nie avoir commis. Même son IA de bord n’a jamais pu trouver des preuves de sa culpabilité, mais encore moins de son innocence. Peut-être que cette étrange mission va lui permettre enfin d’être blanchi.

Dès le début du voyage, deux femmes vont attirer son attention. La première, Flogg, est la cheffe des mécanospaces. Elle doit gérer une équipe récalcitrante. Les trois hommes sous ses ordres s’avèrent peu disposés à l’écouter, préférant jouer aux dés. Elle ne peut compter que sur la bonne volonté de Tarr, un extraterrestre gromb, pour l’épauler.

Inquiet des conséquences que le manque d’autorité de Flogg pourrait entraîner sur le bon déroulement de l’expédition, Livio va la surveiller. Bien vite, ses doutes vont se transformer en admiration face au caractère bien trempé de la jeune cheffe. La seconde femme qui accapare son attention se révèle être l’opposé de Flogg. En effet, Rejazz, représentante de l’Hexacratie, l’agace au plus haut point. Toutes ses interventions semblent n’avoir qu’un seul but : saper son autorité de capitaine. Pourquoi se comporte-t-elle ainsi ? Quel secret cache-t-elle ?

La plume de Pierre Bordage est toujours aussi agréable à lire. Grande fan de cet auteur, j’ai été heureuse de découvrir son nouveau roman, mais il ne compte pas parmi mes préférés. L’histoire m’a paru trop classique. Pour sa défense, je lis beaucoup de space opera et je n’ai pas trouvé dans ce roman une intrigue qui révolutionne le genre.

Je le conseillerai donc plus pour des lecteurs et lectrices qui ont peu lu de space opera. Le gros point négatif de cette œuvre est son nombre de pages. J’aurais aimé qu’il y en ait une cinquantaine de plus pour trois raisons. Tout d’abord, pour développer davantage les protagonistes ENHNA (Espèces Ni Humaines Ni Animales). Alors que le personnage de Tarr est très bien décrit et sa relation avec Flogg merveilleusement retranscrite, les apparitions des autres ENHNA manquent de détails pour bien s’attacher à eux.

Ensuite, plusieurs rebondissements arrivent comme des deus ex machina. Plus de pages auraient permis d’ajouter des indices pour préparer ces retournements de situation. Enfin, le combat final se déroule trop vite, j’aurais tellement aimé le savourer plus longtemps !

Chronique d’Agathe ‘1808’ Tournois