Les éditions Le Bélial ont regroupé en 5 tomes les récits de Poul Anderson, La Hanse galactique, parus dans Astounding, la revue de SF de John Campbell, de 1956 à 1971.
Le titre de ce cinquième et dernier volume, Le Crépuscule de la Hanse, résume à lui seul la fin du roman. Mais avant d’y arriver, l’auteur nous invite à une apothéose d’histoires spatiales grandioses avec, comme au théâtre de Shakespeare, des conflits d’intérêts mortels, des vengeances sanglantes, des retrouvailles et des naissances, tous les ingrédients d’une bonne pièce bien écrite.
Les protagonistes des récits précédents se recroisent ici, parfois avec bonheur pour un mariage d’amour, parfois avec mélancolie comme lorsque Nicholas van Rijn, le prince marchand qui a bien vieilli, retrouve un amour de jeunesse et rencontre son fils. L’infatigable antihéros continue à déjouer les pièges tendus à l’humanité, grâce à ses conseils éclairés.
Toujours truculent malgré son âge, il voit ses enfants prendre la relève avec brio. Nicholas adore sa petite- fille Coya, alors il est prêt à tout pour la protéger elle et son mari, l’incontournable David Falkayn, véritable héros des épopées précédentes, en compagnie de ses amis-équipiers-aliens : Chee Lan la chatte et le dragon Adzel. Cette série fut écrite sur un temps long par Poul Anderson.
Au début, c’est l’expansion d’une civilisation en plein développement, les explorateurs, les inventeurs. Ensuite les politiciens vont chercher à freiner le libre arbitre des marchands galactiques et des pionniers. Les jalousies mesquines entre les ligues elles-mêmes, les trahisons, vont peu à peu refermer le cercle magique.
La fin du livre reste ouverte, mais Nicholas van Rijn dit tout haut et souvent qu’il craint fort que la liberté passée soit un jour muselée et donc que la décadence s’installe dans l’Empire. D’ici là, nos héros et antihéros, qui ne sont pas immortels, auront sans doute rejoint les étoiles. Un grand plaisir de lecture, je recommande.
Chronique de Marie-Christine ‘1562’ Bussière