Avant de dire du bien de Princes de la Pègre, revenons un instant sur son titre bien mal choisi. Premièrement, il est plutôt laid, mais cela peut arriver à n’importe quoi. Deuxièmement, il emploie un mot qui ne figure pas une seule fois dans les quelques 500 pages du bouquin, « Pègre ». En effet, dans le livre, les voleurs font partie de la « Famille ». Ce roman aurait sans doute gagné à être doté d’une traduction littérale du titre original (Among Thieves) ou à s’intituler Les Princes Gris, puisque c’est ainsi qu’on les dénomme dans le livre.
Ceci étant dit, Princes de la Pègre, c’est donc d’abord la présentation d’une ville : Ildrecca. Capitale de l’Empire, comparable au Paris du XVIème siècle, elle abrite au sein de ses quartiers autant de beautés que de dangers. C’est ici que se déploie la Famille des voleurs, sorte d’empire dans l’empire, gouverné par les sept Princes Gris, dont on ne sait rien à part les noms : Ombre, Solitude, Danseuse, Mauvais-Œil, etc.
Dans cette grande fratrie des voleurs, Drothe a un statut particulier. Non content d’être un nez pour un patron local – c’est-à-dire un gars qui laisse traîner ses oreilles dans la rue pour connaître les informations importantes avant les autres –, il joue l’espion pour un patron concurrent et chasse les reliques impériales, sport évidemment interdit par l’empereur. Autant dire que Drothe mène une vie dangereuse. Heureusement, son meilleur ami est Bronze Degane, une des plus fines lames de la ville.
Lorsque le roman commence, Drothe est sur la trace d’une relique qui, étrangement, semble être plus difficile à dégoter que les précédentes. Dans le même temps, son patron officiel l’envoie laisser traîner son nez dans le quartier le plus mal famé de la ville, Dommage. Il y apprend qu’un Prince Gris complote pour créer une guerre entre ses deux patrons. Comble de tout, les bruits de la rue le disent responsable de cette situation. Va s’ensuivre une série d’événements qui obligeront Drothe à risquer sa vie – et celle des autres – plus d’une fois, à faire appel à ceux qu’il ne croyait pas pouvoir déranger, à trahir et mentir à tour de bras, et à manquer notablement de sommeil.
Aller plus avant dans l’explication de l’intrigue est difficile, tant elle regorge de personnages picaresques, de retournements, d’alliances et de combats à l’épée. Une mention spéciale à ces derniers, écrits de manière magistrale par un spécialiste du combat à la rapière. Princes de la Pègre est donc un excellent divertissement teinté d’argot des rues, d’arnaques de voleurs, de magie (oui, il y a même de la magie) et d’humour. Que demander de plus ?
Chronique de Sylvain Lasjuilliarias
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4.1
Princes de la Pègre est donc un excellent divertissement teinté d’argot des rues, d’arnaques de voleurs, de magie (oui, il y a même de la magie) et d’humour. Que demander de plus ?