Quel étrange opus que voilà ! D’abord parce qu’on y retrouve David Innes, alors qu’on pensait suivre les déboires de Jason Gridley, abandonné au début du tome 5. Ensuite, parce qu’après un début « classique » résumant l’arrivée de Innes et d’Abner Perry en Pellucidar, notre héros-narrateur est attrapé par un peuple d’amazones poilues encore pire que le sont les habituels mâles, et ce dans tous les sens du terme « pire ».
On a alors droit à un petit discours machiste à faire peur. Certes, le rôle des femmes chez Burroughs est généralement celui de faire-valoir des valeureux hommes qui passent leur temps à les rechercher afin de les sauver. Elles peuvent cependant, parfois, être aptes à se débrouiller seules et survivre dans un monde sauvage.
Ici, les matrones amazones ne sont que des brutes dénuées de toute l’intelligence réservée aux mâles. Passé ce mauvais pas, Innes se retrouve ensuite chez les Jukan : un peuple de fous ! Ici, le bon sens a quitté cette vallée. Tout un chacun y est délirant, passant du rire aux larmes, de la gentillesse à la colère la plus noire.
Il faudra toute l’habileté de David et des amis, qu’il parvient toujours à se faire, pour s’extirper de cette situation dingue. Innes retrouve puis reperd aussi vite Diane la Magnifique, sa femme. Fait prisonnier d’un peuple insulaire, il lui faudra toute son ingéniosité, et le soutien d’une esclave pas si sotte, pour s’échapper.
Le happy-end conclut en quelques phrases, tel un bon film de série B, cette histoire abracadabrantesque. Il est étonnant d’y lire l’insistance appuyée que Burroughs met à défendre l’incapacité totale de son héros à garder le moindre sens de l’orientation sous cet éternel soleil de midi. Une sorte d’aveuglement quasi métaphysique qui l’empêche de conserver en mémoire le moindre point de repère, une sorte d’Alzheimer spécifique.
Ces petits défauts émaillant la lecture n’empêchent cependant pas le plaisir de l’aventure. Burroughs reste le champion des destins qui se croisent pour ne se retrouver qu’à l’ultime page. Précisons qu’il s’agit, ici, du dernier roman de la série : ne restent qu’une poignée de nouvelles pour en finir avec Pellucidar.
Chronique de Vincent ‘1379’ Delrue
Nous en pensons
Notre avis
3,3
Des petits défauts émaillant la lecture n’empêchent cependant pas le plaisir de l’aventure. Burroughs reste le champion des destins qui se croisent pour ne se retrouver qu’à l’ultime page. Précisons qu’il s’agit, ici, du dernier roman de la série : ne restent qu’une poignée de nouvelles pour en finir avec Pellucidar.