Jasmine Bashara, dite Jazz, une jeune femme d’origine saoudienne, vit sur Artémis depuis l’âge de six ans. Elle connaît la cité lunaire comme sa poche : ses cinq bulles où se répartissent toutes les classes sociales, du plus aisé au plus misérable, ses lois et sa corruption.
La vie sur Artémis est rude quand on n’est pas un touriste fortuné ou un milliardaire installé. Jazz rêve de devenir riche, assez riche pour s’offrir un vrai lit, une vraie douche bien à elle et de la vraie nourriture (pas cette infâme bouillie d’algues réservée aux pauvres).
Mais son job de coursière, qu’elle agrémente de quelques livraisons de produits de contrebande, n’y suffira jamais. Alors, quand l’un de ses huppés clients lui propose une mission très particulière, très risquée, mais très lucrative, elle n’hésite pas, même si cela la fait tremper dans des actes vraiment, vraiment illégaux.
Là où toute l’affaire se complique, c’est que Jazz ignore qu’elle a posé les pieds dans une drôle de conspiration qui met tout Artémis en danger ! Poursuivie par un tueur, déclarée hors-la loi, elle va devoir inventer le plan le plus génial du monde pour se sortir de cette périlleuse situation, et sauver la station lunaire par la même occasion.
Jazz est une héroïne comme on a envie d’en croiser : belle, talentueuse, dotée d’un solide sens de l’humour, d’une indépendance à toute épreuve et de qualités d’adaptation et de débrouillardise indéniables ! Les personnages secondaires ne sont pas en reste, de Svobo, le garçon qui ne sait pas parler aux femmes, à Rudy, l’incorruptible flic bourru, en passant par Fidelis Ngugi, la mystérieuse administratrice nigériane ou le père de Jazz, homme pieux quelque peu dépassé par sa turbulente fille.
Bien documenté, agrémenté d’explications scientifiques qui aident le lecteur à se représenter cette station lunaire, mais pas didactique pour autant, cet Artemis est un concentré d’action, de suspense et d’humour, servi par une écriture nerveuse et particulièrement cinématographique.
Chronique de Sylvie ‘822’ Gagnère