Dans ce deuxième tome du nouveau cycle de Fantasy de Pierre Grimbert, on retrouve nos jeunes apprentis Arpenteurs, Daelfine, Nobiane, Jona, Berris et Gesse là où la fin du tome 1 les avait laissés, à savoir sous la tutelle de leur nouveau professeur, Radjaniel, l’ancien membre du Concitre devenu ivrogne et plus ou moins mis à l’écart des autres à l’extrémité de la presqu’île. Mais les habitants de l’Arsenal ont durement payé leur victoire contre les chiroptères qui avaient envahi l’école des Arpenteurs. Daelfine en particulier, qui a perdu la vue. Jona, lui, s’interroge de plus en plus sur ses origines et son lien avec les dragons.
Rappelons que les Arpenteurs sont les magiciens qui se sont voués à la protection du monde des humains et à la traque des créatures monstrueuses qui franchissent le Voile, en provenance d’autres plans de réalité. Or ce Voile censé protéger les humains semble de plus en plus poreux et Gonelore de plus en plus menacé, même si personne n’en a encore vraiment pris conscience, car les Arpenteurs se déchirent dans une guerre fratricide, les membres de Mageronce d’un côté, Tannakis qui a fondé sa propre école dissidente de l’autre. Les apprentis de Radjaniel sont répartis dans les cours d’autres maîtres, car le Maguistre a demandé à son ancien ami de seconder le Maître-vigie dans son enquête pour démasquer les traîtres qui restent parmi les Arpenteurs de Mageronce. Leurs actes de bravoure qui ont sauvé l’école, sont récompensés lors d’une cérémonie spéciale – ce qui ne fait que renforcer la jalousie voire l’inimitié des autres apprentis à leur encontre.
On retrouve avec plaisir le style agréable de Pierre Grimbert, qui sait nous faire partager les pensées et les émotions de ses personnages. Un nouvel univers, riche et complet se révèle progressivement à nous. La magie inventée est originale et prometteuse. Chaque personnage a son caractère, un passé auquel il veut échapper ou qui lui manque, une faille qui lui est propre, et l’on sent bien que chacun est une pièce d’un vaste puzzle – dont on attend la suite.
Bien sûr, on retrouve à Mageronce des éléments qui évoquent l’école de Poudlard et tous les épigones que le succès de Harry Potter a suscités, mais l’univers reste assez original pour que cela ne devienne pas gênant. L’intrigue se complique et les choses sérieuses commencent… Les apparences ne sont pas ce qu’elles semblent. Même si « Gonelore » s’adresse davantage à un public adolescent ou jeune, on passe un bon moment de lecture et vivement la suite !