Mais bien sûr, le diable est sorti de la prison dans laquelle l’avaient enfermé les trois Mères, la Nature, la Magie et la Mort. Il est revenu parmi les mortels pour ouvrir les portes de l’enfer et faire déferler ses légions démoniaques sur Newdon… À qui voulez-vous faire croire cela ? Il a réussi à piéger la Nature à l’intérieur de votre ami Gloïn MacCouch, le seul nain incapable de faire pousser ne serait-ce qu’une mauvaise herbe. Et la Magie est, elle aussi, prisonnière de l’elfe Vaughan, qui triple sa première année à l’école de magie. Hum…
Vous n’avez qu’à me dire aussi que la Mort a pris place dans la petite tête du dragon que vous tenez en laisse… N’importe quoi… Et où cela va-t-il nous mener, hein, vous pouvez me le dire ? À une confrontation de Quartek, une sorte de Blood Ball en chair et en os (pour ceux qui connaissent le célèbre jeu de société) dont l’enjeu n’est rien d’autre que… la survie de la Terre. Complètement siphonné.
Le personnage principal de cette histoire est John Moon, un entraîneur de Quartek. Son équipe composée d’ogres est bonne dernière du championnat. Bon, il faut le dire, c’est un raté complet doublé d’un maladroit sans borne (même pas capable de se suicider !). Pourtant il ne manque pas de ressources et heureusement, car il va en avoir besoin ! Ses meilleurs amis : Vaughan et Gloïn MacCough. Eux aussi sont des champions dans leur catégorie. Tout tourne mal quand le comte Mordayken, le maître des morts-vivants, délivre le Diable en personne de sa longue retraite. Les événements s’accélèrent alors dans une spirale infernale (le diable est de la partie qu’on vous dit) jusqu’au match final qui verra…
Non, je ne vous en dis pas plus, qui lira, verra.
On l’aura compris, À vos souhaits est une histoire complètement délirante menée avec brio par Fabrice Colin. Il abandonne le ton lyrique qui caractérisait notamment son cycle Arcadia (aux éditions Mnémos), pour une écriture moins ampoulée et plus agréable à lire. Il faut bien le reconnaître, À vos souhaits s’inscrit dans la veine des romans humoristiques de l’anglais Terry Pratchett et de sa série du Disque-Monde.
Loin de faire une pâle copie, ce livre est vraiment une réussite, et l’on se prend plus d’une fois à rire tout seul, le nez dans les pages ! On notera tout particulièrement les quelques facéties stylistiques où Colin s’amuse avec son texte comme les phrases barrées puis réécrites ou alors le générique de fin, façon cinéma, où l’on apprend qu’ « aucune créature humanoïde n’a été tuée ou blessée durant l’écriture de ce roman ». Je vous passe les situations cocasses, comme lorsque la Mort enfermée ne peut plus faire son office, et où on se jette par la fenêtre du 5e sans crainte juste pour dire que « Oui, pas peur, déjà fait ! ». Même les morts-vivants sont de la partie, et ils vont jusqu’à réclamer le droit de vote, comme n’importe quel habitant de la ville. Les références à Londres et les jeux de mots pleuvent aussi au fil des pages (même si je suis sûr d’en avoir raté un certain nombre).
Chronique de Marc Pernot
Editeur | Bragelonne |
Auteur | Fabrice Colin |
Pages | 301 |
Prix | 17€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
4,3
Loin de faire une pâle copie, ce livre est vraiment une réussite, et l’on se prend plus d’une fois à rire tout seul, le nez dans les pages !