« J’AI LA TETE D’UN AUTRE »
Voici le premier thème sélectionné au hasard pour le match d’écriture de Nice Fiction 2015.
Deux textes qui vous sont livrés totalement anonymement. A vous de lire et de déterminer celui qui méritera vos faveurs. Le module de vote se trouve tout à la fin. N’oubliez pas qu’il faut juger aussi si le thème et les contraintes ont bien été respectés par l’auteur. Ce serait trop facile sinon 🙂
Bon vote ! Et n’oubliez pas, on ne vote qu’une fois 🙂
- Le Miroir du destin
- La tête d’un autre
Contrainte 1 | Une rivière de silence |
LE MIROIR DU DESTIN
Cette rivière rougeoyante, perdue au large d’une île, ne produisant aucun bruit, aucun sons, juste le mouvement de l’eau si fluide, qu’il attirait chaque personne se rapprochant ne serais – ce qu’un peu de cet endroit qualifié de « maudit ». On raconte, partout dans le monde, que cette rivière, pouvait changer l’apparence des êtres humains, elle serait un miroir capable de refléter la véritable nature des choses. Lorsqu’une personne, s’observe dans le reflet de cette eau, elle est instantanément frappée par le miroir de « l’âme », ne pouvant même plus choisir son propre destin. Une fois la rivière atteinte, la personne qui regardera à travers cette eau, ne pourra plus jamais se reconnaître, son physique ainsi que son esprit, seront brisés. L’eau de cette rivière, ne changeait pas seulement l’apparence, mais aussi le comportement des individus imprudents voulant découvrir la magie de cette eau. Pendant plus de trente ans, aucune personne à ce jour, n’a pu revenir indemne de cette malédiction, jusqu’à ce qu’un jeune garçon aux yeux rouge, appartenant à un ancien clan de l’île, décida de lever le mystère autour de cet endroit. Voulant savoir s’il était quelqu’un de bien, il s’y aventura, pensant qu’il connaissait déjà la réponse à sa question, depuis un moment, cette rivière lui apparaissait dans ses rêves. Lui révélant ainsi, qu’il était le seul à pouvoir contempler son reflet, tout en gardant son âme et son reflet, intact. L’angoisse, était de plus en plus importante au fur et à mesure, qu’il s’approchait de la rivière, il ne savait même plus pourquoi il souhaitait absolument observer l’eau maudite. La seule chose à laquelle il pensait, c’était la manière dont son peuple, parlait de cette eau, il avait entendu dire, que la rivière était en réalité, un passage vers une dimension alternatif. Cela expliquerait non seulement la raison de ce silence insoutenable, mais aussi de la couleur unique de l’eau, qui n’avait rien de naturel.
– Ce n’est qu’une légende, ça ne peut pas être vrai… » pensa- t – il, au moment ou il finit par se regarder à travers la rivière maudite, il aperçut le visage d’une autre personne. Même devant le fait accompli, le garçon n’y croyait toujours pas, il jugeait cela complètement stupide, comment des personnes saines d’esprits pouvaient croire à de tels idioties. Il préférait retourner chez lui, afin de montrer à tout son peuple, que cette rivière n’était rien d’autre qu’une farce. Cependant, une fois arrivé chez lui, personne ne le connaissait, il était devenu quelqu’un d’autre, sa propre famille n’arrivait même pas à le reconnaître. Afin d’être certain de ce qu’il lui arrivait, il décida de s’observer une fois encore mais, avec de l’eau pure. Celle de la mer, brillait grâce aux rayons du soleil, lorsqu’il se regarda à nouveau, son apparence était tout ce qu’il y avait de plus normal. Ebahi par ce qui lui arrivant, le garçon retourna auprès des siens, plus personne n’était en mesure de pouvoir le regarder, il était devenu invisible aux yeux de tous… Désespéré, il ne comprenait plus rien à ce qu’il se passait, le garçon commença à perdre la tête, jusqu’à ce qu’une ombre, lui indiqua l’emplacement de la rivière. Il décida d’en finir avec cette histoire une bonne fois pour toute, en y retournant une dernière fois, afin de récupérer son corps, ainsi que son âme. Une fois revenu, l’eau de la rivière était verdoyante, mais curieusement bruyante, c’est comme si le miroir du destin l’appelait, pour lui révéler la vérité. Son cœur battait à la chamade, de peur qu’il ne pourrait plus jamais être la personne qu’il a toujours était, devant le miroir, le garçon s’observa pour la dernière fois, avec la conviction de retrouver ce qui faisait de lui un être unique en son genre. La rivière lui redonna son apparence d’origine, puis reprit sa couleur rouge, avant de disparaître devant ses yeux… Etait – ce un mirage, un rêve, ou bien la réalité, nul ne le sait, mais le garçon comprit que la rivière, n’était pas ce qu’elle semblait être. Ce n’était pas un passage, ou bien miroir, mais un moyen de s’accepter soi même, la rivière rougeoyante n’était plus, seul son message raisonnera à travers le temps.
Contrainte 1 | Un marchand de mensonges |
LA TÊTE D’UN AUTRE
Trois ans. Ça ne représentait rien pour elle ?
Lucien approuva sa terrible conclusion par une gorgé de plus. L’odeur de l’alcool embaumant son esprit comme un délicieux coup de poignard de plus sur son crâne douloureux. Ressassant les mêmes ruminations stériles, c’est en continuant de maudire sa désormais ex-petite amie que le jeune homme continuait de déambuler gauchement sur la longue avenue, ne pouvant s’empêcher de penser avec la dernière once de sobriété que sa récente soirée le lui permettait « Et en plus, à cause de cette pute je dois avoir l’air d’un clochard bourré. » L’humiliation de toute sa vie. Oui, c’était entre-autre ce qu’il reprochait à Jade. Après tout, que peut-on infliger de pire à un homme, viril et d’honneur, que de lui offrir, en gage de cadeau pour la veille de leurs trois ans… Un accueil chaleureux après une dure journée de travail en lui offrant la pleine vision de son lit habité par la prétendue femme de sa vie et… Un autre. Et c’est depuis cet instant que la vie de Lucien avait volé en éclat. Comment avait-elle osée ? C’était impardonnable !
A partir de cet instant, le valeureux cocu avait trouvé utile de partir écumait les bars à la recherche, sinon d’une oreille compatissante, au moins d’un potentiel espoir envers l’humanité. Cependant, il était à prévoir qu’au fur et à mesure des verres et des bars malfamés, l’opinion de Lucien sur sa société était tombée sec, telle une évidence.
« Le monde est laid »
Et c’est sur cette pensée qu’il avait entreprit de terminer sa soirée, errant au petit bonheur la chance en quête d’une éventuelle révélation pour éradiquer le profond dégout qui montait en lui à la simple pensée du genre humain, et plus particulièrement féminin.
Il s’apprêtait à s’affaler lourdement sur un des bancs de la voie publique pour décuver lorsqu’une lumière vive attira son attention au coin de la rue dans une ruelle qui… Attendez un peu… Depuis quand était-il censé y avoir une ruelle ici ? Et cette lumière, elle n’était pas un peu surréaliste ? Lucien laissa échapper un petit rire gras lorsqu’il constata que son degré d’alcoolémie devait être un peu plus élevé que ce qu’il avait estimer en terminant sa dernière bouteille.
N’étant plus à ça près, et avec pour appui l’argument infaillible « De toute façon, ça peut pas être pire. » Lucien s’engagea dans la dite ruelle tout en se répétant mentalement que le risque de se manger un mur en pleine tête croissait à chacun de ses pas. C’est finalement le crâne encore préservé de toute collision qu’il arriva à la porte d’une petite échoppe dont l’enseigne annonçait d’une écriture à la pour le coup illisible le nom du magasin.
Lucien entra dans la boutique sans oublier de déposer au préalable le cadavre qui lui servait de canette à l’entrée du magasin, histoire de ne pas faire trop mauvaise impression. Même si son haleine actuelle devait déjà amplement suffire selon lui. Cependant, il n’en fut plus aussi sûr en passant le pas de la porte. L’air était pesant d’arômes plus exotiques les un que les autres. Et une sorte de fumée d’une couleur changeante et indéterminée rendait difficile à discerner même l’étalage de marchandises sur lequel Lucien n’aurait de toute façon pas osé émettre d’hypothèse quand à l’utilité des différentes breloques qui gisaient ça et là.
Il continua de progresser dans la minuscule allée tout en remerciant une quelconque divinité si malgré son état avancé d’ébriété il parvenait à arrivait au bout sans embarquer une des nappes au passage, puis il s’arrêta net en voyant le présumé gérant du boui-boui.
Celui-ci, assis dans un large fauteuil dont [les coussins] n’osaient faire ombrage au propre aspect moelleux du ventre du gérant. Celui-ci portait à sa bouche une pipe dont les ronds de fumée semblaient se perdre dans les méandres de son interminable barbe.
Le vieillard leva un sourcil puis désigna un coussin à même le sol en faisant signe à son visiteur d’y prendre place. Lucien, s’y laissa tomber sans autre forme de procès, ravis que pour une fois aujourd’hui, on prête un peu attention à lui.
Le visage du jeune homme aurait pu exprimer n’importe qu’elle question à ce moment même tellement le sourire béat qu’il affichait dépeignait son incompréhension.
« Je suis le marchand de mensonge » Déclara le barbu en fixant ses yeux émeraudes dans le regard vide de Lucien.
« Ah. » Fut tout ce que celui-ci fut capable de répondre.
« Veux-tu marchander avec moi ? » Insista le vieil homme comme-si sa première phrase aurait dû déjà avoir tout dit.
Lucien resta un moment sans rien dire, emplissant ses poumons de l’odeur âcre qui émanait de la fumée environnante, il resta ainsi, présumant que son interlocuteur allait sans doute s’énerver pour de bon de son absence de réponse cette fois-ci. Mais il n’en fut rien, contre toute attente, les plis ridés de l’homme se décontractèrent dans un sourire bienveillant. Il se pencha en avant sur son fauteuil avant de préciser d’une voix douce.
« Tout le monde à des mensonges à marchander. Ne t’es-t-il jamais arrivé de te sentir trahit par un ami, un parent, la société ? Tout le monde ment. Mais moi, j’aime le mensonge, je le chéris et j’en fait mon ami. Alors, je l’échange. Je rachète les mensonges. »
« Ça coûte cher un mensonge ? » demanda Lucien dubitatif.
« Bon, je me suis mal exprimé, disons que je l’échange. Le mensonge contre la vérité. Ça te parait équitable mon garçon ? »
Mis à part le fait que cela semblait totalement invraisemblable, un détail turlupinait le jeune homme. Bien sûr que cela était alléchant, se débarasser des affreux mensonges qui lui pourrissait l’existence, et le conduisait à perdre la confiance envers les gens qu’il aimait le plus. Et la vérité était si rare, tellement précieuse… Decidément, ce contrat semblait tout sauf équitable.
« Pourquoi faire cet échange ? Vous y seriez forcément perdant ! » répondit Lucien après ses quelques secondes de réflexion.
« Vois-tu mon garçon, je crois que je ne pourrais plus me regarder en face, si je n’avais plus le mensonge. »
Sans comprendre Lucien lança non sans une pointe d’ironie « Bon, on le fait cet échange alors ? »
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Au petit matin, Julien se leva avec la plus grosse gueule ****** de toute sa vie. Il se leva l’air encore plus bancale que la veille et saisit son téléphone. A sa grande surprise, le nombre de ses notifications s’avérait… Énorme. Il lût sans comprendre une dizaine d’entre eux. « En cinquième, c’est moi qui ait dit au prof que tu avais copié. » « Tu étais un enfant non-désiré, mais on t’aime quand même. » « J’ai pas posté la lettre pour Sofia. »
Puis, se levant, il aperçut la chose la plus immonde qu’il avait vu de toute sa vie. Un être immonde et purulent se tenait devant lui. C’était une vision d’horreur, la bile lui monta et un goût amer se répandit dans sa bouche alors que le vomis eclatait par flaque sur son carrelage. Puis, surprenant la créature devant lui effectuer le même manège, il comprit.
Il venait de se regarder dans le miroir.
Le texte 1 est vraiment pénible à lire… Non pas par le fond de la nouvelle mais par le nombre de virgules dont la plupart ne devrait pas y être.
« Pendant plus de trente ans, aucune personne à ce jour, n’a pu revenir indemne de cette malédiction, jusqu’à ce qu’un jeune garçon aux yeux rouge, appartenant à un ancien clan de l’île, décida de lever le mystère autour de cet endroit. »
Il y aurait une meilleure fluidité ainsi : « Pendant plus de trente ans, aucune personne à ce jour n’a pu revenir indemne de cette malédiction jusqu’à ce qu’un jeune garçon aux yeux rouge, appartenant à un ancien clan de l’île, décida de lever le mystère autour de cet endroit. » Ce n’est qu’un exemple. D’ailleurs, « à ce jour » n’est pas nécessaire dans cette phrase.
Le fond est intéressant mais je suis déçu par la fin : la morale / chute n’est pas suffisamment développé à mon gout. C’est dommage car c’est le point le plus important dans une nouvelle…
Rappelons les conditions : un texte de match est écrit en moins deux heures, souvent sans relecture, avec un arbitre qui rappelle « plus que dix minutes ». Il est donc normal qu’ils aient des faiblesses que n’ont pas des textes relus et retravaillés.
Merci pour le retour, gageons que l’auteur saura faire son profit des critiques constructives à la phase de retravail – sans temps limité
Ah, je n’avais pas vu qu’ils avaient un temps limité !
Après, ce n’est que mon avis (et j’espère que ceux qui ont écrit ces nouvelles en prendront note ! ^^) et du coup, voilà une petite critique sur la seconde :
J’aime beaucoup le fond de l’histoire, il est plutôt bien amené et n’est pas pénible à lire, la ponctuation est plutôt bien même ! Par contre l’orthographe… Même en 2 heures… (et il m’arrive d’en faire, très souvent même…) Mais là j’en vois quand même beaucoup 🙁 J’ai vraiment bien aimé la fin qui amène un phénomène actuel et qui permet de délivrer une critique de notre société.
Comme conseil pour la suite, je ne pourrais que dire de faire attention à l’orthographe (un minimum…) et peut être de paraitre moins familier dans le texte.
Je ne sais pas si habituellement il y a beaucoup de retour sur ces nouvelles, mais je trouve ça intéressant que des gens délivre une critique avec un vote. Les auteurs peuvent évoluer en lisant les commentaires, d’ailleurs, j’espère qu’ils ne prendront pas trop mal les miens !
Y’a de l’idée pour faire de bonnes choses ! En 2h, c’est pas mal ! 😀