Dans un Paris cyberpunk de la fin XIXe , Violante est une des protégées vedette des Jardins Mécaniques. Le tout Paris mâle se l’arrache sous le nom de Duchesse.
Dans cet univers où les ballons dirigeables règnent sur les cieux, où les carrosses sont mécaniques, la misère n’a hélas pas déserté les quartiers ouvriers. Ne voilà-t-il pas qu’on découvre des prostituées plus ou moins démembrées et énucléées dans les rues les plus sordides de la ville.
Violante s’inquiète d’autant plus pour son amie Satine, tombée dans la misère, rejetée par Léon, son souteneur. La dernière fois qu’elle a vu son amie, elle semblait sous l’emprise d’une nouvelle drogue : la Rouille. Interdite de sortie, Violante parvient quand même à échapper à la vigilance de Madeleine, la mère maquerelle.
Ses escapades ont principalement pour but de retrouver son passé, afin de savoir qui elle était trois années auparavant. Temps depuis lequel elle vit dans la maison de passe, sa vie d‘avant lui échappant toujours. Or, les pistes pour reconstituer son passé sont aussi maigres que les revenus des prostitués emprisonnées dans les Jardins.
Bien que baignant dans un univers glauque, Rouille parvient à garder un ton suffisamment léger pour être lisible par le public « jeune adulte » visé. Cependant, il s’agit d’un roman un peu plus dur que ce à quoi cette collection nous a habitués. Un certain réalisme, jamais cru, mais sans mièvrerie, nous immerge dans la vie de cette prostituée d’exception.
Car Violante est à ce point exceptionnelle que le fameux industriel Armand de Vaulnay l’invite à un bal de luxe, auquel jamais une femme comme elle n’aurait pu rêver participer. Peut-être pourra-t-il l’aider dans sa quête mémorielle ?
Se concentrant principalement sur son héroïne, l’auteure suit parfois d’autres personnages, nous permettant d’avoir quelques infos en avance sur Violante. On parvient ainsi, un peu avant elle, à connaître le nom du grand méchant.
Bien mené, cette Rouille est une bonne surprise, contant, un peu dans la lignée des Confessions d’un automate mangeur d’opium, les mésaventures d’un personnage féminin qui n’hésite pas à se défendre contre le machisme ambiant. Sympathique.
Chronique de Vincent ‘1379’ Delrue
Nous en pensons
Notre avis
3.8
Bien que baignant dans un univers glauque, Rouille parvient à garder un ton suffisamment léger pour être lisible par le public « jeune adulte » visé. Cependant, il s’agit d’un roman un peu plus dur que ce à quoi cette collection nous a habitués. Un certain réalisme, jamais cru, mais sans mièvrerie, nous immerge dans la vie de cette prostituée d’exception. Bien mené, cette Rouille est une bonne surprise, contant, un peu dans la lignée des Confessions d’un automate mangeur d’opium, les mésaventures d’un personnage féminin qui n’hésite pas à se défendre contre le machisme ambiant.