
Les éditions Scrinéo, après s’être fait une spécialité de la littérature « ado » et « jeunes adultes », prônent maintenant une ouverture vers les problèmes de genre. Camille, le/la héroïne de Sous le sceau de l’hiver est non binaire et intersexe.
Tout au long du récit, il s’agit de nous familiariser avec cette intersexuation, une variation biologique qui donne à ceux qui en sont atteints des caractéristiques sexuelles qui ne sont ni typiquement mâles ni typiquement femelles. En France, le corps médical pousse souvent les parents à privilégier l’un des deux sexes, amenant à des chirurgies lourdes sur des tout petits et des mutilations qui sont condamnées par l’ONU depuis 2016. Du fait de la non-binarité de Camille, Hermine Lefebvre utilise des pronoms non genrés tels « iel », « ael » ou « ille » dans son roman.
Dans le Paris d’un monde parallèle où les créatures féeriques se mêlent aux humains dans le monde réel, la cohabitation n’est pas simple. Les reines Medb pour la Cour d’Hiver et Titania pour la Cour d’Été veulent toutes deux prendre la meilleure place dans la société humaine et la paix ne tient qu’à un fil. Aussi, quand les membres de la Cour d’Été disparaissent et que Medb est accusée, il lui faut enquêter pour empêcher la guerre entre les deux factions d’éclater.
Elle choisit pour cela Virgile, un jeune paumé orphelin qui vend de la drogue pour le compte de son oncle afin de pouvoir se payer ses prochaines doses et qui, désespéré, cherche à mettre fin à ses jours. Il n’obtiendra la mort désirée que s’ils retrouvent les disparus. Heureusement, il peut compter sur l’aide de Camille, qui en sait long sur les faës pour l’aider dans son enquête.
Chez ces deux personnages, la souffrance est constante : Le manque créé par la drogue, mais aussi par l’absence de tendresse familiale pour Virgile, et le manque de reconnaissance de son droit à choisir son genre et son handicap (elle marche avec des béquilles) pour Camille. Duo impossible, il et ael vont, non sans mal, car il leur faut s’apprivoiser, se lancer dans une enquête où tout le monde ne leur veut pas que du bien. À travers la violence de leurs sentiments, des problèmes liés à leur handicap ou à la drogue, notre duo suit un chemin difficile, ardu, mais où la complicité qui les lie dès le départ ne peut qu’apporter l’espoir de lendemains meilleurs.
Sans être exceptionnel dans sa rédaction, Sous le sceau de l’hiver tente de sensibiliser ses lecteurs et lectrices « jeunes adultes » à des sujets de société trop rarement évoqués dans la littérature qui leur est destinée. Même s’il y a des maladresses, on sent la bonne et excellente volonté de Hermine Lefebvre et on ne peut qu’encourager toutes et tous à sa lecture et, surtout, à s’ouvrir l’esprit à toutes les différences, sans a priori.
Chronique de Vincent ‘1379’ Delrue
Nous en pensons
Notre avis
3,6
Camille, le/la héroïne de Sous le sceau de l’hiver est non binaire et intersexe. Dans le Paris d’un monde parallèle où les créatures féeriques se mêlent aux humains dans le monde réel, la cohabitation n’est pas simple. Les reines Medb pour la Cour d’Hiver et Titania pour la Cour d’Été veulent toutes deux prendre la meilleure place dans la société humaine. Quand les membres de la Cour d’Été disparaissent et que Medb est accusée, il lui faut enquêter pour empêcher la guerre entre les deux factions d’éclater. Elle choisit pour cela Virgile, un jeune paumé orphelin est aidé de Camille, qui en sait long sur les faës. Sans être exceptionnel dans sa rédaction, Sous le sceau de l’hiver tente de sensibiliser ses lecteurs et lectrices « jeunes adultes » à des sujets de société trop rarement évoqués dans la littérature qui leur est destinée.
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