« Le Sang des Parangons » de Pierre Grimbert

Les éléments se déchaînent, le monde est en train de se disloquer. Toutes les prières et les sacrifices n’y ont rien changé. La planète se meurt et il faudrait un miracle pour rétablir un semblant d’équilibre.

Cette dernière chance, toutes les nations y croient. Pour preuve, chacune d’entre elles a envoyé un émissaire au pied de la montagne sacrée. La légende dit que les dieux vivent dans ses entrailles. Leurs pouvoirs pourraient bien sauver le monde, mais encore faut-il arriver jusqu’à eux.

Les derniers qui ont tenté l’expédition pourrissent au pied de la montagne. Elle a recraché un à un leurs cadavres. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? Parce que cette fois-ci ce ne sont pas n’importe quels aventuriers qui vont se risquer à quémander l’aide des dieux, mais les parangons de chaque nation qui vont tenter de se prosterner devant eux.

Chacun a été choisi par son peuple suivant une règle stricte: le représentant désigné doit être le meilleur de son domaine. Combattants, érudits, dévots, mercenaires ou même souverains, ils devront tous se plier aux lois de la montagne. Cette dernière regorge de pièges plus sournois les uns que les autres. Quels champions arriveront à les déjouer?

La plume de Pierre Grimbert est toujours aussi fluide et incisive. Il nous conte ici avec brio un one shot bien obscur. Sa façon de narrer les événements est également une prouesse, car à chaque chapitre il change de personnage. On découvre ainsi les différents membres de l’expédition au fur et à mesure de l’aventure. En quelques pages, l’auteur arrive à nous dépeindre ses protagonistes et à créer de l’empathie.

Mais attention à ne pas trop vous attacher, car les pièges de la montagne sont souvent mortels… Ce n’est pas sans rappeler les premiers chapitres de son excellente saga Le Secret de Ji paru en 1998, que j’ai envie de relire depuis que j’ai fini Le Sang des parangons. Lutte de pouvoir pour devenir le chef de file, quête personnelle, soif de découverte, etc. les différents champions ont tous des raisons de participer à cette expédition. De bonnes raisons, ou de moins bonnes.

La nature humaine est bien souvent égoïste: sauver le monde n’est pas forcément leur priorité. Et les dieux dans tout ça? Pourquoi vivent-ils cachés dans les entrailles de la Terre? Pourquoi font-ils subir toutes ses épreuves aux mortels? Des questions qui vont hanter les personnages au cours de leur terrible voyage.

Chronique d’Agathe‘1808’ Tournois