Ecrit au milieu des années 90, on ne peut pas dire que ce roman ait influencé le courant Cyberpunk ; mais c’est un incontournable, tant il rassemble les caractéristiques fondamentales de ce genre —violence, monde futur surinformatisé, corruption, prise du pouvoir par les multinationales, jouets high-tech, looks des persos hallucinés— et en tire la quintessence, en y rajoutant de surcroît beaucoup d’humour.
Hiro Protagonist, hacker et ancien informaticien, est aujourd’hui livreur de pizza pour la Mafia, boulot pas franchement de tout repos vu ce qui arrive à ceux qui déposent leur colis trente minutes en retard. Avec l’aide de YT, une punkette montée sur une planche à roulettes à la pointe de la technologie, ils vont devoir déjouer un complot mondial dont les origines remontent à… la tour de Babel.
Sûr, présenté comme ça, ça paraît halluciné. Mais Neal Stephenson construit très bien son monde, explique tout sans être gonflant, ce qui fait qu’il n’est nul besoin d’y connaître quelque chose en informatique pour comprendre quelque chose, de surcroît le complot bénéficie de recherches et de citations de la Bible très fouillées, et on arrive presque à croire que ça peut être vrai ! Les deux persos principaux sont très bien, et cette vision de l’Amérique bouffée par les intérêts politico-économiques ne semble parfois pas si éloignée de la réalité.
Après cela nul besoin de le dire, mais ça va mieux en le disant : même s’il est arrivé trop tard pour être un classique, Le Samouraï virtuel n’en est pas moins un incontournable du Cyberpunk. C’est sans doute un des dix bouquins qui m’ont le plus plu parmi toute la production SF.
Chronique de Olivier ‘1091’ Bourdy
Éditeur | Le Livre de poche |
Auteur | Neal Stephenson |
Pages | 600 |
Prix | 7,32€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
4.8
Neal Stephenson construit très bien son monde, explique tout sans être gonflant.