C’est sous une terrible couverture signée Jérôme Zonder que ce 36ème numéro de Galaxies s’annonce.
Le lecteur sait qu’il aura droit à ses cinq nouvelles, généralement d’excellente facture, agrémentées d’un ou deux dossiers épicés de nouvelle(s) supplémentaire(s) et le tout suivi des rubriques récurrentes, voire innovantes.
- « Chute Libre » de Sylvie Denis démarre sur les chapeaux de roue, ou plutôt sur une chute vertigineuse, mais pleine de surprises. Il est vrai qu’on s’habitue à tout, même à tomber !
- « Long-Courrier » nous permet de retrouver Ken Liu en pleine forme. Dans ce monde où les grands dirigeables du type des « zeppelin » sont devenus les poids lourds écologiques du ciel, la technologie ne peut pas tout face aux éléments déchaînés. Dès lors, un soupçon de tradition n’est pas à négliger.
- « Un Léger Décalage » de Fabien Clavel n’est pas pour nous rassurer sur la persistance de la nature humaine. Même par l’intermédiaire du virtuel, elle ne renonce pas à s’exprimer, hélas bien sûr au détriment d’une femme !
- « La Maison Dérobée » d’Ariane Gélinas laisse souffler le vent de la poésie sur une rencontre du troisième type très sensible.
Enfin, Galaxies rend hommage à Gudule, décédée en mai dernier, en proposant sa nouvelle « Jeu Virtuel ». Ici aussi, l’amour voudrait bien se libérer des contraintes, fussent-elles virtuelles. Hélas, la nature humaine ne saurait s’en satisfaire !
Le premier dossier de ce n°36 est consacré à Laurent Whale. L’entretien avec Pierre Gévart (le rédac’ chef) nous donne l’occasion de découvrir la trajectoire de cet auteur, ainsi que sa manière de travailler. Très instructif pour les auteurs en herbe et les lecteurs amateurs. Après la bibliographie, s’ensuit sa nouvelle Le Voyage Sans Fin, space-opera qui commence comme un huis-clos.
Le second dossier présente Jacques Sternberg, un « absent très présent », car ses œuvres sont rééditées. Trois sympathiques textes viennent démontrer, si besoin était, le talent de cet auteur. Son Petit Précis de l’Histoire du Futur s’amuse, en 1960, à imaginer un lendemain où l’homme finit par perdre son hégémonie sur la Terre. La Planète Verte est le commentaire en voix « off » d’un court-métrage de 1966. On aimerait découvrir ses images ! Mr Smith de New York est un plaidoyer pour la science-fiction venu tout droit de 1955. Intéressant.
La partie Rubriques s’enrichit avec Musique et SF. On y fait la connaissance de la « Future Pop ». Le Coin du Bouquineur est allé exhumer Raoul Bigot et son Nounlegos (l’Homme qui lit dans le cerveau). Autres Mondes s’attache au « barde des temps modernes » qu’était Robert-Louis Stevenson. Les notes de lecture et Strips sont toujours bienveillants. Enfin, annonce est faite pour nous inviter à militer pour que Nemo 2018 soit une Convention Française et Européenne à Amiens.
Encore une fois une belle livraison de (science) fiction et d’informations.