« N’entrez pas ! » Le titre du prologue sonne comme le « Vous qui entrez ici, laissez toute espérance ! » de Dante. La suite le confirme. Enquêtant sur des crimes et disparitions inexpliqués parus dans la presse, le narrateur explore les « bas-fonds », commet un meurtre et se réfugie au Comptoir des épouvantes, lequel ressemble à l’auberge des Derniers contes de Canterbury ou à la Taverne de l’Alpha dans Le Grand Nocturne : un endroit fréquenté par des êtres dont on ne sait s’ils sont vivants ou morts et où le temps ne s’écoule pas comme dans le monde extérieur.
L’inquiétant tenancier de ce bouge s’appelle Janus comme l’antique dieu des portes. Mais que garde ce Janus-ci ? La réponse viendra dans l’épilogue… En attendant, les confidences des « épaves » hantant ce lieu fournissent à notre journaliste fugitif les clés de neuf faits divers (tirés de la réalité comme le rappelle la 4e de couverture). Des histoires ténébreuses, glauques, voire sanglantes. On y rencontre des êtres étranges : monstres, démons, morts-vivants, garous, fantômes… La frontière entre vie et mort est poreuse. On se croirait la nuit de Samain ! (Cf. Le Joyau rouge de la Piletière).
Les thèmes des mondes parallèles, de la vengeance et de la nécrophilie sont récurrents. Mais s’agit-il de nécrophilie ? Dans L’Appariteur de charognes, il s’agit d’un amour plus fort que la mort, tandis que Rigor Mortis évoque plutôt le mythe du vampire… Quelques longueurs, parfois des incohérences, des contradictions… Cependant, le lecteur se laisse prendre par l’ambiance qui évoque à la fois Jean Ray, Edgar Poe ou Bram Stoker. Sans oublier les clins d’œil à des légendes plus anciennes. Ainsi le trésor qui tombe en cendre (comme « l’or des fées » des contes celtes) ou le nocher du Styx.
Coup de chapeau donc à l’auteur qui, après Contes des nuits de sang, confirme ici son talent pour l’horreur, ainsi qu’à Aurélien Police pour son illustration qui traduit bien l’ambiance générale du recueil.
Chronique de Marie-René Lestoquoy
Nous en pensons ...
Notre avis
4.2
Coup de chapeau donc à l’auteur qui, après Contes des nuits de sang, confirme ici son talent pour l’horreur, ainsi qu’à Aurélien Police pour son illustration qui traduit bien l’ambiance générale du recueil.