Avis au lecteur : inutile de vous plonger dans ce roman si vous n’avez pas lu les précédents. La trilogie est complexe, même pour les assidus…
L’Union est empêtrée dans deux conflits terribles : avec Bethod au nord, avec les Gurkiens et les Dévoreurs au sud. Tandis que le roi de l’Union agonise, la révolte gronde. Logen Neuf-Doigts a hâte de rentrer chez lui après ce qui sera sans doute sa plus rude bataille. Glokta use et abuse de ses armes préférées : chantage, menaces, torture… Bayaz veut toujours sauver le monde, mais le prix à payer sera élevé.
La trilogie est sombre, très sombre, et ce n’est pas ce dernier tome qui contredira cette impression… Les personnages n’échappent pas à cette noirceur, tous plus antihéros les uns que les autres. Prêts à tout pour assouvir leur soif de vengeance et leur appétit de pouvoir, ils ne reculent devant aucune trahison.
Abercrombie fait la part belle aux intrigues politiques, comme aux batailles qui s’enchaînent, dans un déferlement de violence meurtrière. Les coups de théâtre sont fréquents, les manipulations également (y compris du lecteur !) Les personnages sont malmenés par l’auteur, tant physiquement (blessures, mutilations, torture…) que moralement.
La Première Loi est une trilogie particulièrement violente, dans un univers où seuls les plus forts survivent, un monde sauvage qui plonge le lecteur dans un tourbillon de sang et de fureur. Le réalisme cru dont fait preuve Abercrombie, la vérité de ses héros, souvent complexes dans leur noirceur, fascinent.
La Première Loi est aussi une œuvre à l’intrigue parfois complexe, tant les retournements de situation ou d’alliance sont légion, tandis que certains personnages montrent l’étendue de leur duplicité. Un regret sur ce dernier tome qui, s’il apporte les réponses attendues, a cependant tendance à traîner en longueur par moments. Pas mon cycle préféré de l’auteur, mais si vous aimez le bruit et la fureur, les complots tous plus tordus les uns que les autres, la fantasy sombre et violente, vous apprécierez cette trilogie !
Chronique de Sylvie ‘822’ Gagnère