L’Or Ailé, un fascinant être de lumière, vient se poser, épuisé, sur le sol du royaume de Vaivre, attisant par là même la convoitise des seigneurs des pays limitrophes.
Cet être de légende et de magie, selon le peu qu’en disent les récits anciens, redescendrait certains siècles sur Terre apporter sa connaissance aux hommes. Mais voilà, il semblerait que toute trace de ses précédents passages ait été gommée des livres anciens, et aussi bien la reine, son vieux conseiller magicien et les historiens que les membres de la cour ne savent pas trop quel rôle tenir face à ce don du ciel qui reste froid, muet et apathique durant des jours.
La tradition rapporte qu’un serviteur doit lui être attribué, alors on convie les meilleurs artistes et les meilleurs partis du royaume afin que l’hôte sélectionne son laquais. Un jeune et pauvre immigrant qui possède le don de faire pousser une opulence de fleurs de ses seules mains retient l’attention de l’Or Ailé. Peu à peu, le doute s’installe parmi la cour et la population car, depuis son arrivée, une étrange langueur s’empare de ceux qui approchent l’entité magnifique, jusqu’au jour où l’hôte venu des cieux tente d’étrangler la fille aînée de la reine…
Les premières pages de ce langoureux roman de « Fantasy Merveilleuse » peuvent dérouter le lecteur qui découvre Vincent Tassy, ne serait-ce qu’en raison des rares dialogues et du lent enchaînement des événements, mais celui qui accepte de se laisser porter par le texte va inévitablement, au fil des pages, être gagné par le style singulier de l’auteur. Celui-ci libère un flot de sensibilité et d’émotion, décrit de belle manière l’ambivalence des personnages et des sentiments et, surtout, explore la fine frontière entre l’amour et la mort.
Si la trame du récit, conventionnelle, aborde les conflits et alliances entre différents royaumes dont certains ont oublié la magie, l’atmosphère unique de ce roman mérite le détour. Diamants a été désigné Pépite des Indés de l’Imaginaire. Ce label est attribué chaque année par un regroupement de trois maisons d’édition (Mnémos, ActuSF et Les Moutons Électriques) dans le but de mettre en avant une plume Maison.
Chronique de Xavier ‘1762’ Fleury