New-York appartient à l’imaginaire collectif… Pas étonnant donc qu’elle inspire tant d’auteurs et donne lieu à cette deuxième anthologie chez Rivière blanche.
Vingt-six récits au programme, c’est forcément inégal, mais on trouve dans cet ouvrage de quoi se faire vraiment plaisir, après avoir évacué le gros défaut : le manque de corrections de certains textes. Petit florilège pour vous appâter :
Le Jardinier de Central Park, de Jean-Pierre Laigle explore les rapports entre une vieille Terre à l’agonie et une colonie martienne en pleine expansion. L’intrigue est intéressante, très bien menée, et la fin claque, en surprenant le lecteur.
Le Nègre de New York, de Paul Art est une courte histoire, bien dosée, qui utilise les codes du polar sur un fond fantastique. C’est très bien écrit, original, et offre un beau pied de nez au thème de l’antho.
Barbara Sadoul, quant à elle, propose avec Une bonne fille, une nouvelle réjouissante, presque une potacherie sur le sujet éculé des vampires, mais qui a le mérite d’une vraie originalité et d’une écriture maîtrisée qui fait de ce texte une excellente surprise.
Las Cloacas de Nueva York explore le genre créature-visqueuse-et-monstrueuse-sur-fond-de- monde-pourri. Je ne suis pas une fan de ce type de récits, pourtant, j’ai vraiment apprécié cette nouvelle. La faute à quoi ? À une écriture ciselée et précise, une intrigue parfaitement construite et des personnages attachants. L’univers décrit est plus complexe qu’il ne semble au premier abord.
Bruno Pochesci, fidèle à lui-même, prend tout le monde à revers, avec son histoire de zombies qui ne craignent (presque) qu’une chose : la pollution ! Le Grand Trognon devient donc une ville où les derniers survivants se relaient pour faire tourner les moteurs et, en maintenant un taux de pollution élevé, éloigner les zombies qui pullulent aux alentours. Le dioxyde de carbone pour sauver la société, il fallait l’oser, il l’a fait, avec son écriture rythmée et inventive !
Changement de registre avec Anthony Boulanger et Sandrine Scardigli, et leur Zone de turbulences spectrales, un habile mélange d’éléments contemporains et de légendes indiennes, qui rend justice aux premiers occupants de ces contrées.
L’anthologie se clôt sur une superbe nouvelle post-apocalyptique de Philippe Morin, Grand Central Station : Terminus. Personnages émouvants, description très physique de ce monde dévasté, subtil hommage à la ville, c’est un bien joli texte qui termine en beauté le recueil !
Anthologie dirigée par Philippe Ward
Éditions Black Coat Press – coll. Rivière blanche
Mai 2017
516 pages – 35 €
"Nous en pensons"
Notre avis
3.5
New-York appartient à l’imaginaire collectif… Pas étonnant donc qu’elle inspire tant d’auteurs et donne lieu à cette deuxième anthologie chez Rivière blanche.