Si le mythe de l’Atlantide vous fascine, si la mythologie, l’archéologie, la préhistoire, l’ethnologie ou la géologie vous intéressent – ou tout cela à la fois –, alors cet essai est pour vous ! Le géologue et préhistorien Jacques Collina-Girard (maître de conférences à l’Université de Provence et spécialiste en géologie sous-marine), qui s’est illustré par ses travaux sur la grotte Cosquer (au large de Marseille), nous livre dans cet ouvrage un bilan passionnant des acquis scientifiques actuels sur la question.
Contre l’avis de Pierre Vidal-Naquet et d’autres philosophes qui considèrent que l’Atlantide de Platon (Timée, Critias) n’est qu’un mythe dénué de fondement historique, et pour permettre à chacun d’y voir plus clair au milieu du déluge d’écrits en tous genres, d’hypothèses fondées sur des théories obsolètes et de fantasmes plus ou moins étayés que ce mythe a générés, Jacques Collina-Girard démontre avec rigueur son hypothèse, en convoquant toutes les disciplines concernées (qui chacune seule restait insuffisante pour expliquer ses propres découvertes).
C’est comme une minutieuse enquête policière. L’auteur tire et assemble de nombreux fils pour nous offrir un panorama complet et juste de la question. Son hypothèse – c’est la submersion d’un archipel situé à l’entrée occidentale du détroit de Gibraltar vers 12 000 ans avant notre présent qui a donné naissance au mythe de l’Atlantide – permet d’établir une concordance frappante entre les indices donnés par Platon et ceux fournis par les découvertes récentes de nombreuses sciences et disciplines : géologie, climatologie, mythologie et ethnologie comparées, archéologie, histoire et philosophie. Toutes permettent d’essayer de mieux comprendre, quoique de manière indirecte, la mémoire que les hommes ont conservée de la préhistoire.
La démarche minutieuse de l’auteur met surtout en lumière l’extraordinaire efficacité de la transmission orale des sociétés humaines préhistoriques durant des dizaines de milliers d’années, partout dans le monde, avant qu’elles ne soient balayées par des cultures de l’écrit. Cette efficacité a permis à l’humanité de conserver des traces narratives et symboliques, étonnamment précises, des grands bouleversements climatiques et géologiques qu’elle a vécus (séismes, éruptions volcaniques, tsunamis, etc.). Il y a de fortes chances pour que le lieu, l’époque et les événements que reprend Platon pour servir de cadre à son mythe résultent d’un tel legs, même si la société idéale qu’il propose ensuite est, elle, véritablement une utopie.
La démonstration est étayée, à la fois érudite et agréable à lire, claire, précise et pédagogique sans jamais être pédante ou absconse : les premiers chapitres offrent à chacun une belle remise à niveau dans les principales disciplines scientifiques concernées. On trouve aussi des schémas et des cartes très lisibles, même si on les aurait souhaitées encore plus précises et détaillées. Ceux qui voudront aller plus loin disposent d’une bibliographie conséquente, et même d’un index. C’est vraiment un ouvrage de référence.
Chronique de François ‘767’ Manson
Nous en pensons
Notre avis
3,6
La démonstration est étayée, à la fois érudite et agréable à lire, claire, précise et pédagogique sans jamais être pédante ou absconse : les premiers chapitres offrent à chacun une belle remise à niveau dans les principales disciplines scientifiques concernées. On trouve aussi des schémas et des cartes très lisibles, même si on les aurait souhaitées encore plus précises et détaillées. Ceux qui voudront aller plus loin disposent d’une bibliographie conséquente, et même d’un index. C’est vraiment un ouvrage de référence.