Ce roman a reçu le prix Elbakin du meilleur roman fantasy français en 2019. Je découvre cet auteur, collectionneur de mots et indéniable conteur, et il y a déjà ce plaisir dans la lecture.
Le roman est situé dans un univers médiéval rêvé, saveur slavo-septentrionale, agrémenté d’un thème arthurien. C’est un univers assez riche, centré sur la guerre et la manipulation du pouvoir, qui me rappelle Le Trône de fer.
Il y est question de la lutte entre le paganisme et la montée impérialiste d’une religion monothéiste ; des réflexions stimulantes surgissent çà et là dans le texte. L’auteur gagne un grand point à mes yeux en donnant à la danse une existence dans son monde.
Les quelques apparitions de personnages de femmes satisfont les fantasmes masculins simplistes : jeunes, jolies, « farouches », mais disponibles sexuellement pour les mâles, encore potables – dépassé la trentaine – disponibles également, cette disponibilité présentée comme l’expression de leur liberté sexuelle !
Les personnages masculins, presque tous occupés à la guerre, et leurs tribulations, sont assez intéressants et réservent des surprises reposantes. Malgré quelques paradoxes, comme la surprenante liberté de parole d’un personnage central dans une société très hiérarchisée, répressive et cruelle, l’ensemble est tenu solidement par l’intensité du récit.
J’ai envie de poursuivre le chemin sur lequel l’auteur veut nous faire voyager avec cette aventure. Une citation : « … la guerre ne connaît qu’un vainqueur. Mort est son nom. Même celui qui survit demeure à jamais marqué de son sceau. ».
Chronique d’Amanç ‘1869’