Oniromaque est avant tout une uchronie politique (plus loin en italiques : ce qui correspond à notre plan temporel). La ligue Hanséatique (dite la Hanse) est maîtresse de toute l’Europe du Nord, dont la Francie. Elle voudrait annexer l’Occitanie. Dans le même temps, un putsch des colonels a lieu en Grèce. Jordi, cheminot non roulant, vivant à Clermont-Ferrand et photographe amateur, va s’engager dans les brigades internationales pour y rétablir la démocratie. Avec ses futurs compagnons, il fait une étape à Monastir (actuellement Bitola en république de Macédoine) puis rejoint un château dans la vallée de l’Aliakmôn (province de Macédoine, en Grèce), construit par Lord Byron (célèbre poète britannique ; dans ses deux existences, il meurt à Missolonghi, en Grèce).
Là, ils découvrent qu’ils ne combattront pas normalement. Ils vont essayer de changer la réalité par l’intermédiaire de l’Oniromaque : mécanisme qui concrétise les rêves.
Carlos-Andres Saura un cinéaste asturien (Carlos Saura Atarés, cinéaste espagnol reconnu sur le plan international) sera le premier à entrer dans la machine.
Puis lui succéderont : Yannis Ritsos écrivain grec (poète né le 1er mai 1909 à Monemvasia et mort le 11 novembre 1990 à Athènes), qui entraîne ses compagnons à Monemvassia construite à l’époque par Claude Nicolas Ledoux (architecte et urbaniste français né à Dormans le 21 mars 1736 et décédé à Paris le 18 novembre 1806. Il est l’un des principaux créateurs du style néoclassique et n’a a priori jamais mis les pieds en Grèce). Puis monsieur Marcel, ensuite Tita Piaz, guide de profession (Tita Piaz, de son nom complet Giovanni Battista Piaz et surnommé le Diable des Dolomites, né le 13 octobre 1879 et mort le 8 septembre 1948 était un alpiniste et guide italien) et enfin Dino le Lombard (Dino Buzzati, né le 16 octobre 1906, décédé le 28 janvier 1972 à Milan, journaliste au della Sera, peintre, et écrivain italien, auteur du célèbre roman intitulé Le Désert des Tartares).
Le problème est qu’à chaque voyage, la réussite n’est pas au rendez-vous et que la trame temporelle semble altérée.
Jacques Boireau, né en 1946 et décédé en 2011, nous plonge dans une réalité sans cesse chamboulée avec des rêves dans les rêves (cela m’a fait penser indubitablement au film Inception). Sans aucune explication ni description scientifique de sa machine, il réussit à nous entraîner dans son univers. On croise d’autres personnalités marquantes de notre époque qui elles aussi se trouvent en décalage. Le propos est là : la démocratie doit survivre et il faut combattre toutes les formes de dictature. Chaque protagoniste va créer son univers alternatif en fonction de sa personnalité. Leurs aspirations transparaissent au fur et à mesure de la formation de leur monde virtuel. Les personnages ont de très fortes personnalités sauf Marcel qui est le pendant de tous les autres.
L’écriture est fluide, les histoires dans l’histoire donnent envie d’en savoir plus sur les acteurs (ce que j’ai fait en effectuant des recherches : plus haut en italiques). C’est un bouquin très fouillé qui se révèle passionnant.
Je ne connaissais pas l’œuvre de Jacques Boireau. Ce livre donne vraiment envie de le (re)découvrir. La couverture de Michel Borderie est, de plus, très réussie sur le plan esthétique et colle vraiment au contenu.
Nous en pensons ...
Notre avis
4.0
Je ne connaissais pas l’œuvre de Jacques Boireau. Ce livre donne vraiment envie de le (re)découvrir. La couverture de Michel Borderie est, de plus, très réussie sur le plan esthétique et colle vraiment au contenu.