Douze illustrateurs pour une quarantaine de dessins, dont plus de la moitié en pleine page, quinze nouvellistes pour une vingtaine de nouvelles, telles sont les statistiques de cette anthologie sous-titrée « animaux étranges et délires zoomorphiques ».
Sales bêtes, bestiaire, bestiaux, bestial, les Artistes Fous Associés déclinent, sur tous les tons, toutes les acceptions de la thématique qu’ils se sont choisie pour leur deuxième publication, après Fin(s) du monde parue en 2012. Chaque lecteur peut ainsi trouver le récit qui correspond à sa sensibilité. Horreur, parodie, science-fiction sont au rendez-vous de ce recueil, la plupart du temps dans un format court et redoutablement efficace.
Le texte le plus remarquable, ne serait-ce que par sa taille plus longue que la moyenne, est bien évidemment « τρ ». Signée Herr Mad Doktor, cette novella conte la vie d’un Minotaure moderne, avec une bonne dose d’humour et de références, le tout dans un style qui fait penser à un San-Antonio sous amphétamines qui aurait délaissé le polar pour le fantastique.
Parmi les nouvelles les plus mémorables de ce recueil, il y a « Notre-Dame des opossums » de Southeast Jones, où les membres d’une expédition spatiale font face à des opossums trop affectueux, ce qui change des singes belliqueux. Il y a aussi « Un arrière-goût d’éternité », une variation autour des sirènes et du Loch Ness signée Morgane Caussarieu, auteure de Dans les veines aux Éditions Mnémos. Il y a également les rencontres déviantes et pourtant si pures imaginées par Mathieu Fluxe dans « Pffugs ». Et il y en a bien d’autres encore à découvrir dans ces Sales bêtes ! qui méritent le détour.
Chronique de Philippe Paygnard
Nous en pensons ...
Notre avis
3.8
Et il y en a bien d’autres encore à découvrir dans ces Sales bêtes ! qui méritent le détour.