Les humains et les roomajads, des lézards humanoïdes, vivaient jadis en bonne intelligence. Ils s’affrontent désormais de part et d’autre de la frontière marquée par les Ochkas, les « Pierres de fumée », dans une lutte sans pitié pour prendre le pouvoir sur l’ensemble du royaume.
Dans ce contexte sombre, dans le village de Najal Gann, Liam et Éléa, des jumeaux aux talents mystérieux, coulent une vie paisible, jusqu’au jour où ils sont enlevés et séparés, de chaque côté des Pierres de fumée. Sur l’île de Porphyria, Liam se lie d’amitié avec le roomajad Gaïr et le gitan Eshan. Comme eux, il apprend à maîtriser son Jondo (une force étrange qui grandit en lui) auprès des mystagogues. Bientôt, il sera capable de contrôler son pouvoir et de devenir lui-même un maître bâtonnier possédant sa propre idalys, un superbe cheval ailé. Cependant, la guerre arrive sur Porphyria, et, quand son mentor Godraith disparaît, Liam part à sa recherche.
Pendant ce temps, Éléa, prisonnière au pays d’Eleandur, assimile la Magie des Souffles à Val Karko auprès de la Chancelière naine Ny Iangouti qui accompagne l’Impératrice Caëla. Promise en mariage au Prince Baden, violent et inculte, Eléa s’enfuit avec son ami Tobias, le palefrenier. Pris dans un conflit dont les enjeux les dépassent, Liam et Eléa comprendront peu à peu ce que chaque camp attend d’eux. Tandis que leur rôle s’affirme chaque jour davantage, le mystère est petit à petit levé sur leurs origines.
Les révélations se succèdent, bousculant leurs certitudes. Les enfants sont maintenant de jeunes adultes, avec l’avenir de leur monde entre les mains. Qu’il semble loin le temps de l’innocence pour les jumeaux de Najal Gann ! L’histoire est palpitante, très riche en personnages. Il y a du suspense, des intrigues, de la fureur et du sang, un rythme effréné et beaucoup d’humour.
On peut noter la magnifique présentation des Éditions Magnard, un grand format, avec un beau papier, une superbe couverture illustrée par Benjamin Carré et de jolis cartouches en tête de chaque chapitre avec un dessin de Lionel Richerand, correspondant au personnage auquel il est dédié. Quant à Éric Boisset, s’il semble certain qu’il est né le 8 novembre 1965, le lieu varie au gré de l’imagination foisonnante dont il fait preuve.
Auteur de la célèbre trilogie d’« Arkandias », adaptée en 2014 au cinéma (une très mauvaise adaptation qui ne rend pas justice aux livres), et pour laquelle il a reçu de nombreuses récompenses (Grand Prix des Jeunes Lecteurs PEEP 1997, Prix des Incorruptibles 1998, Prix des Dévoreurs de Livres 1999), il a également commis Nicostratos (Prix Jeunesse Saint-Diédes-Vosges 1998), et plusieurs autres livres où la magie occupe toujours une place importante.
La trilogie des « Pierres de Fumée » vise un public jeune, c’est certain, mais s’adresse aussi aux adultes, bien que publiée en Jeunesse. Roman foisonnant, écriture aboutie, les similitudes avec « Le Trône de Fer » sont palpables, mais c’est moins sanguinaire. J’ai passé de très bons moments en compagnie de Liam et d’Eléa : un volume supplémentaire ne serait pas de refus, mais il paraît, dixit l’auteur, que ce n’est pas au programme !
Chronique de Michelle ‘1642’ Gagnère
Nous en pensons
Notre avis
3,7
La trilogie des « Pierres de Fumée » vise un public jeune, c’est certain, mais s’adresse aussi aux adultes, bien que publiée en Jeunesse. Roman foisonnant, écriture aboutie, les similitudes avec « Le Trône de Fer » sont palpables, mais c’est moins sanguinaire. J’ai passé de très bons moments en compagnie de Liam et d’Eléa.