La Ruche est un organisme qui peuple les planètes les unes après les autres, avec pour objectif que chacune soit habitée par une forme de vie intelligente différente.
Pour valider le moindre projet, il faut la certitude qu’une paix durable régnera sur le long terme sur la planète. Pour cela, différents types d’employés organisent un suivi dans le temps. Quand un risque de conflit est détecté, on envoie sur place les Boueux.
Ils empruntent le corps d’un spécimen de l’espèce intelligente sur place et aiguillent la population vers la paix. C’est un système qui fonctionne bien, routinier, jusqu’à ce qu’arrive le tour de la Terre et le choix de miser sur l’Homo Sapiens.
L’Effet coccinelle est composé de deux parties aux tons différents. La première est particulièrement drôle et irrévérencieuse. On y suit un groupe de Boueux qui essaient de faire leur travail au mieux, mais tout ne va pas se dérouler comme prévu. Le lecteur baigne dans une légèreté agréable en suivant ce groupe au travail absurde. La seconde partie reste drôle, mais aborde des thématiques sociétales plus graves. D’un côté, on est sur une planète où la peur règne avec pour conséquences principales une manipulation des foules exacerbée et des décisions irrationnelles.
De l’autre, on plonge dans la hiérarchie de la Ruche avec l’injustice individuelle et tous les mécanismes qui entretiennent une société hiérarchisée où il ne fait pas bon être en bas de l’échelle. Si dans l’ensemble c’est une excellente lecture, il y a deux points qui peuvent laisser plus perplexe. Insérer tout un passage d’autopromotion pour son roman précédent est une idée risquée, car ça ne passe pas avec tous les lecteurs.
De même, avoir un personnage qui a des problèmes d’élocution est un défi pour rédiger les dialogues sans perdre ou agacer le lecteur. Quand on a un personnage qui perd une dent et s’exprime mal, laisser les mots déformés sur l’ensemble du roman n’est pas agréable à lire. L’Effet coccinelle est un texte original, une bonne lecture qui associe divertissement et réflexions sur les mécanismes des sociétés.
Chronique d’Adeline ‘1865’ Kerner