L’auteur s’est déjà essayé au space opera comme à la fantasy, les deux souvent plus que teintés de politique. On pouvait donc attendre de son dernier roman qu’il continue d’explorer des univers imaginaires aux rouages développés… mais pas du tout : surprenant son monde, le dernier Ayerdhal est un thriller qui emprunte l’idée de transparence aux « Futurs mystères de Paris » de Roland C. Wagner. Un criminologue d’Interpol, Stephen Bellanger, enquête sur la mystérieuse affaire d’une meurtrière, Anna X. Rien dans ce dossier n’est vraiment tangible : témoignages vagues et des bandes vidéos de caméra myopes quand il s’agit filmer le visage de la tueuse. Cette mystérieuse créature est insaisissable, elle ne laisse aucune traces. Blonde, rousse, brune, … qui peut dire quel est le vrai visage d’Anna X ? S’agit-il là d’un maquillage de preuves ? La CIA, la NSA sont-elles concernées ? Personne ne le sait, ou du moins personne ne semble le savoir. Mais qu’importe, ange ou démon Stephen Bellanger veut arrêter Anna X.
Dans ce roman Ayerdhal s’écarte de ses habitudes d’écriture, il profite de TRANSparences pour glisser de la SF au thriller psychologique d’espionnage. Par rapport à ses romans passés il y a la un réalisme et un souci du détail beaucoup plus présent. Ayerdhal manie très bien les intrigues entres barbouzes à coup d’écoutes téléphoniques, de surveillances, d’interrogatoires, de mensonges et de coups de poker. On note cependant un point commun avec ses précédents romans. Encore une fois Ayerdhal nous dépeint un personnage féminin qui a du caractère : Anna X se joue de ses poursuivants et des pièges qu’on lui tend. Elle fait le tour du monde, voyage en Europe, sur le nouveau continent ou encore au pays du soleil levant. Elle fait la justice pour les enfants maltraités ou abusés sexuellement. Elle-même abusée par ses parents, puis enfermée dans un hôpital psychiatrique, elle s’est construite peu à peu. Bien sûr personne ne se souvenait d’Anne X à l’hôpital. Cette femme défend en réalité « sa famille », son passé et sa détermination font d’elle un terrible bras vengeur qui frappe et se fond dans la masse.
J’ai eu du mal à rentrer dans ce roman au début, mais il est assurément prenant. Et voir la « petite cuisine » des barbouzes que nous sert Ayerdhal est intéressante.
Chronique de David ‘1320 Charalampous
Éditeur | Au Diable vauvert |
Auteur | Ayerdhal |
Pages | 550 |
Prix | 23€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
4.2
Ce roman est assurément prenant. Et voir la « petite cuisine » des barbouzes que nous sert Ayerdhal est intéressante.