C’est l’histoire de Mona, ex-policière d’une quarantaine d’années au lourd passé, qui, au décès de son père, apprend que sa mère, morte depuis quelques années, lui avait légué une maison.
Elle part à la découverte de ce que cette femme émotionnellement instable, incohérente, a bien pu lui transmettre, persuadée de découvrir une pauvre bicoque décrépie, et il n’en est rien.
La petite ville de Wink où résidait sa mère une quarantaine d’années plus tôt va la mener de révélation en révélation sur Wink, sur sa mère et surtout sur elle-même. La quatrième de couverture annonce un cadeau pour les lecteurs de Stephen King et Neil Gaiman, mais le roman m’a davantage fait penser à Lovecraft.
On est peu à peu plongés dans une ambiance malsaine où les cadavres s’empilent, les âmes décharnées errent, les lieux recèlent de terribles secrets et des pièges mortels. Et on se laisse emporter par la plume de l’auteur qui, sans être exceptionnelle et malgré quelques longueurs, se lit plaisamment.
L’alternance des points de vue donne une complexité bienvenue aux événements et permet même quelques sourires quand, en tant que lecteur, on en sait davantage que les personnages qui essaient de comprendre ce qui leur arrive.
Le suspense est bien maîtrisé, les révélations finales demeurant assez surprenantes, et la fin du roman se termine réellement en apothéose ! Si vous êtes adepte des pavés, des monstres d’un autre âge et des ambiances pesantes et mystérieuses, American Elsewhere est fait pour vous !
Chronique de Maxime ‘1328’ Taffin