« Dimension Necropolice » – Anthologie présentée par Fabien Fernandez

dimension-necropoliceFabien Fernandez est le concepteur d’un jeu de rôles appelé Necropolice , se déroulant à Rio de Janeiro au Brésil, et mettant en scène une équipe de policiers contre des narcotrafiquants.

Cette équipe « spéciale » est composée de membres aux pouvoirs surnaturels, communiquant avec l’au-delà et les âmes des défunts.

L’ouvrage nous présente d’abord le décor et le déroulement du jeu, puis la ville de Rio et la cellule de Police Spécialisée.

Nous prenons ensuite connaissance des membres de la section : noms, sobriquets, états de service, qualités et défauts de chacun.

Muni de ces informations détaillées, la lecture des nouvelles peut commencer.

Écrites par divers auteurs, suivant le thème du jeu et les protagonistes aperçus dans les fiches des pages précédentes, les récits n’ont pas tous la même intensité, ni le même style.

Quant au contenu, plutôt varié, on retrouve dans chaque nouvelle le recours au surnaturel et la participation plus ou moins active de personnes décédées (de mort violente la plupart du temps). En fait ce sont des fantômes et des âmes en peine plutôt envahissants et omniprésents qui aident ou se révèlent des obstacles aux agents de la cellule spécialisée dans leur lutte contre le crime.

Quatorze nouvelles composent cet opus.

Si Fabien Clavel, dans son récit « mort en deux temps » décrit l’ambiance superficielle du tournage d’une Télénovela avec meurtre à la clé, en revanche la nouvelle de Chris Debien : « diablo nao morre para sempre » entraîne le lecteur dans un univers glauque où les morts sont vivants et les vivants transformés en zombies pour les besoins d’une enquête. Encore plus étouffante est l’expédition de Freire O Ghoul dans la nouvelle « la tête de l’emploi » de Julien Heylbroeck, où un climat moite règne au sein de la forêt amazonienne, peuplée de gens pas très recommandables et de spectres. Fabien Fernandez, quant à lui, nous gratifie dans « Destination Persépolis » d’un voyage dans la jungle brésilienne pour une livraison de drogue.

Il y a aussi des nouvelles plus émouvantes, comme « 10 feuillets » de Frank Plasse, où le lecteur est convié à une intervention risquée de l’agent Rosa, qui va mal se terminer. Même émotion empreinte de tristesse pour le récit « août 1972 » de David Bry, qui place une petite fille dotée d’un pouvoir dangereux dans une prison où règnent la violence et l’agressivité.

J’ai gardé pour la fin deux petits chefs d’œuvre d’humour noir : « morceau par morceau » de Mahyar Shakeri et « consommé » de Sandy Julien. Le premier nous fait rencontrer un sérial killer très organisé dans sa façon de procéder, alors que le second, pour la bonne bouche si l’on peut dire, nous emmène dans un restaurant au menu un peu spécial.

Comme on le constate, les textes sont différents, mais restent dans le thème des policiers nécromants et du jeu de rôle, avec les personnages et l’univers créés par Fabien Fernandez.

En guise d’épilogue, l’ouvrage contient une « rubrique nécrologique » des auteurs, où l’on apprend comment chacun d’eux a disparu : en courant après le vaisseau fantôme, en avalant trois litres de colle à papier ou tué par les débris radioactifs d’un drone russe abattu.

Ces quelques pages pleines d’humour font sourire après les récits quelque peu morbides de l’anthologie (ce qui est normal pour des histoires de revenants).

En résumé, un petit livre bien construit, séparé en plusieurs parties, un peu déstabilisant à cause des styles différents, mais finalement intéressant.

A signaler, la couverture est de Elvire de Cock.

Chronique de Jean-Pierre Binet

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Nous en pensons ...

Notre avis

3.3

En résumé, un petit livre bien construit, séparé en plusieurs parties, un peu déstabilisant à cause des styles différents, mais finalement intéressant.

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