Derrière une couverture au dessin un peu naïf, l’illustrateur Benares nous offre deux superbes cartes de Poménia et de la Cité Maudite. Pas de doute, nous avons affaire à un roman de fantasy, mais Paul Carta nous fait découvrir un univers attachant avec une intrigue très originale.
La Guerre des Dieux s’est terminée par l’institution d’une sorte de dictature, le Pentacle, promulguée par cinq divinités qui se sont réparti Poménia en zones d’influence. Afin d’assurer la paix sur Terre, ils s’interdirent désormais de se rendre parmi leurs fidèles, et ils endormirent tous les autres Dieux pour régner seuls, sans dissensions. Depuis ce moment également, l’ancienne cité tutélaire de Ta-arh, le Dieu des Conquêtes, est restée fermée, totalement isolée, ses habitants expiant leurs fautes jusqu’à une illusoire rédemption.
Ainsi, dans leur royaume paradisiaque, les membres du Pentacle vivent des jours paisibles, s’enivrant de la ferveur de leurs adorateurs et de la richesse de leurs offrandes. Les hommes vivent en harmonie, heureux, les époques de guerres renvoyées dans un lointain passé. Bref, un monde à l’équilibre parfait. Seuls les habitants de la Cité Maudite vivent dans la misère et le dénuement le plus total, opprimés par des cohortes de prêtres gardiens qui surveillent avec attention les frontières de la ville.
Pourtant, la stabilité de ce bel ensemble est menacée par le réveil impromptu d’un dieu dans cette Cité Maudite. Est-ce Ta-arh qui sort de sa léthargie magique ? Est-ce un autre dieu ? Est-il vraiment dangereux ? Pour l’instant en tout cas, il est littéralement sans défense, ne sachant même plus qui il est.
Le roman de Carta s’éloigne des préceptes classiques du genre. Ici point de guerrier valeureux ou de roi puissant. Nous suivons le parcours de Jan, l’adolescent qui a assisté au réveil du dieu et qui, bon gré mal gré, va s’occuper de lui.
Le style de l’auteur est très plaisant, avec une écriture recherchée, mais sans excès. Les effets narratifs accompagnent agréablement la lecture du roman, et ce d’autant plus que l’univers de Poménia, complexe et abordable, se découvre petit à petit. Même si le récit progresse régulièrement, on peut critiquer quelques longueurs ou un manque de rythme dans certains passages. Mais l’ensemble est d’un très bon niveau et procurera un moment de lecture plaisant à tous ceux qui l’entreprendront.
Il ne vous reste donc plus qu’à rejoindre les adeptes de Petit Dieu…
Chronique de Marc ‘1074’ Pernot
Éditeur | Melis |
Auteur | Paul Carta |
Pages | 355 |
Prix | 21€ |