Victor Dixen est d’ores et déjà bien connu en France pour ses romans d’anticipation, tel Cogito qui a pour sujet l’intelligence artificielle ou encore Extincta qui parle de l’urgence écologique.
Cette fois-ci l’auteur remonte le temps jusqu’au XVIIIe siècle et nous entraîne dans une uchronie où il sera question de vampyres immortels. Vampyres, avec un « y » parce qu’ils habitent partout dans ce qui pour nous est l’Europe, et pour eux un Empire appelé Vampyria.
Jusqu’à présent, les récits vampiriques se situaient principalement en Transylvanie lointaine au XIXe siècle, puis se concluaient dans les brumes de Londres, mais ici l’intrigue se déroule en France, principalement à la cour du Roy-Soleil, devenu le Roy des Ténèbres et qui est vieux de trois cents ans. La jeune héroïne est une humaine et elle a un but dans la vie : se venger.
Dans cette uchronie du temps de Louis XIV, les humains et les vampyres cohabitent, mais sans se mélanger vraiment. Les « inhumains » sont des Seigneurs, ils sont peu nombreux, tandis que le peuple est entièrement à leur service pour leur fournir leur subsistance d’éternité. Le récit est écrit au présent. Le déroulement de l’intrigue est vécu à travers les yeux de la jeune humaine.
Chaque événement est une surprise et elle doit s’adapter très vite, sans avoir la possibilité de prendre du recul et d’élaborer un plan. Par ses yeux le lecteur, la lectrice, découvre l’univers insensé des vampyres et la vie pleine de terreur des serfs humains.
C’est le choix de l’auteur de lancer son personnage principal, une fille du peuple, à l’assaut de Seigneurs tout puissants, buveurs du sang du troupeau des mortels, auquel en réalité elle appartient. De fait, la jeune femme est seule et il lui faudra beaucoup d’énergie et de ruse pour plonger de plus en plus profondément dans l’univers des maîtres vampyres sans se faire prendre.
C’est un roman très divertissant et rythmé, avec des rebondissements multiples et inattendus, qui m’a tenue éveillée plusieurs soirs de suite jusque tard dans la nuit. On se prend d’amitié pour le personnage principal et quelques autres plutôt sympathiques, compte tenu du contexte général très sombre.
Il semble que Victor Dixen se prépare à une saga dans l’univers de Vampyria. Attendons de voir si ce premier opus reçoit l’accueil qu’il mérite réellement. À noter que l’objet-livre, en lui-même, est vraiment magnifique.
Chronique de Marie-Christine ‘1562’ Bussière