Jeanne-A. Debats revient nous livrer une nouvelle série où l’on retrouve son personnage récurent, le vampire Navarre. Cette fois, ce n’est pas lui qui est au premier plan. Agnès Cleyre est une sorcière trop sensible à la violence. Ayant hérité du pouvoir de voir les fantômes, elle doit s’en protéger.
Devenue orpheline, vivant en recluse, elle est prise sous l’aile de son oncle. Ce dernier est l’un des notaires de l’AlterMonde. Et il a besoin d’elle dans son étude. Agnès croise beaucoup de créatures telles que des vampires, des loups-garous ou des sirènes. La jeune femme va évoluer dans un monde fascinant et dangereux. Mais quel est le plus grand danger ? L’AlterMonde ou elle-même ?
Je ne suis pas particulièrement fan de bit-lit. Cependant L’Héritière est une exception. Ayant lu le précédent livre de Jeanne-A. Debats, Métaphysique du vampire, je m’attendais à une suite dans la même veine. Sauf que je n’avais pas prévu la grosse claque. Ce livre est un plaisir presque coupable.
L’auteur a changé d’univers et d’époque par rapport à son précédent opus. Tout en gardant certains personnages emblématiques comme Herfauges, l’ancien amant et pire ennemi de Navarre. De plus, les références historiques et géographiques rendent l’univers cohérent, j’oserais dire, presque réel.
De l’humour, de l’érotisme, du surnaturel, à Paris, de nos jours. Ce décor change agréablement des États-Unis. Point de Bayou ici, mais les lumières et l’ambiance particulière de Paris.
L’histoire est bien servie par une écriture fluide. Ce qui rend la balade dans la Ville-Lumière encore plus intéressante. Une mention spéciale pour la cohérence des différents personnages. Chacun ayant sa propre logique, selon son espèce, cela crée des quiproquos. Et des situations relevant parfois de l’humour noir. Vous ne verrez plus le Père-Lachaise comme avant.
L’héroïne est attachante, malgré un certain penchant pour l’alcool, sa tendance à se mettre dans le pétrin et à pleurer comme une madeleine à des moments inappropriés. J’oubliais aussi son cœur d’artichaut : l’auteur s’amusant à multiplier les apparitions de créatures masculines très charismatiques. Ce qui n’empêchera pas Agnès de vivre une belle romance.
Sous une apparente légèreté, L’Héritière est aussi une histoire sombre. Du sang, des combats, des mises à mort. L’organisation et la hiérarchie de certaines espèces de créatures sont rigides, voire glaciales. Des règles sont bafouées. Agnès prend conscience de son côté sombre. J’espère que l’auteur continuera à l’explorer. Et à malmener cette sorcière.
Ce livre peut se lire indépendamment. Néanmoins, je conseille à ceux qui découvrent Jeanne-A. Debats, de s’intéresser d’abord à Métaphysique du vampire. Et ensuite aux nouvelles mettant en scène Navarre.
Chronique de Isabelle Le Gac
Nous en pensons ...
Notre avis
4.0
L’histoire est bien servie par une écriture fluide. Ce qui rend la balade dans la Ville-Lumière encore plus intéressante. Une mention spéciale pour la cohérence des différents personnages. Chacun ayant sa propre logique, selon son espèce, cela crée des quiproquos. Et des situations relevant parfois de l’humour noir. Vous ne verrez plus le Père-Lachaise comme avant.