Pénétrer dans l’univers de Perry Rhodan, quelle gageure ! Ce monument de la SF allemande a tout de même été créé en 1961 ! Nous intégrons le seizième cycle de ces aventures nommé L’Armada Infinie.
Wikipédia précise qu’il s’agit ici de la traduction de recueils condensés, d’où la présence de deux épisodes par tome. Chaque tome débute par une chronologie des principaux événements de la saga depuis l’an 1971 jusqu’en 3588, date à laquelle la Nouvelle Datation Galactique (NDG) prend le relais.
Le tome 371 commence fin novembre 426 NDG : Perry Rhodan est prisonnier de son plus implacable adversaire : Seth-Apophis. La première partie évoque l’ultime combat contre cette super-intelligence. Perry et ses amis parviennent, non sans mal, à la piéger. Dans le second épisode, Espace en Flammes, Atlan (vieux complice de Perry, fort d’une série spin off de plus de 900 épisodes !) tente de fédérer les Torrokens, un des nombreux peuples composant l’Armada Infinie, une migration interstellaire d’une immensité de vaisseaux spatiaux.
Hélas, les Torrokens ne souhaitent qu’affronter les Lukyoons. Atlan tente désespérément d’empêcher ce conflit qui serait dévastateur pour chacun de ces deux peuples. Or l’espace se met alors à flamber, une véritable Armée ardente détruit tous les vaisseaux spatiaux croisant son chemin incendiaire. Tout semble perdu !
Le tome 372 bénéficie d’un titre de nanar : Les Larmes d’Einstein. Le gendre de Perry, Geoffrey Abel Waringer, chef des experts de la Ligue des Libres Terraniens est, avec Reginald Bull, membre du siège de la Hanse Cosmique, basée sur la Terre. Ils se battent contre l’entité Vishna, qui envoie Sept Plaies sur notre planète. Les précédentes Plaies ont été vaincues, mais la Sixième est une épidémie mondiale de fièvre infectieuse qui reprogramme ses victimes. Celles-ci construisent des « artefacts technologiques » ! De monstrueuses machines qui s’entourent « d’infrangibles sphères énergétiques » (sic !) !
Ces Larmes d’Einstein débutent avec l’arrivée de la Septième Plaie : des milliards de sphères brillantes d’énergies apparaissent à proximité de la Terre ! Le titre du second épisode est Le Triomphe de la Cosmocrate, autre appellation de Vishna. De la même façon que dans le tome 371, les péripéties s’enchaînent, menant nos personnages et notre planète et ses habitants à leur extinction, à moins d’un sursaut salvateur.
Tarabiscotées et simplissimes, ces aventures s’avèrent être une suite ininterrompue de péripéties alambiquées, aptes à tenir en haleine le fan s’en contentant. L’imagination est au rendez-vous et on ne s’ennuierait pas une seule seconde si la littérature était aussi présente.
Las, la narration est par trop impersonnelle, les descriptions par trop chiches, pour qu’on s’inquiète réellement des mésaventures des nombreux personnages. On repère des tics de la série : l’utilisation de termes pseudo-scientifiques donnant l’illusion d’une complexité finalement de façade ; le passage dans la narration d’un personnage à un autre, afin de bénéficier de leurs réflexions.
On peut prendre un certain plaisir, comme dans tout feuilleton, à retrouver le même canevas : au bord du gouffre, alors que le ou la méchant-e jubile, Perry Rhodan et ses complices entament une résistance attendue, mais inespérée, et détruit l’adversaire. Une curiosité, exemple d’un genre qu’on désignait, il y a 40 ou 50 ans, comme « littérature de gare ». Cela vous distrait le temps d’un voyage, sans porter à conséquence, mais sans autre prétention non plus.
Chronique de Vincent ‘1379’ Delrue
Nous en pensons
Notre avis
2,0
Tarabiscotées et simplissimes, ces aventures s’avèrent être une suite ininterrompue de péripéties alambiquées, aptes à tenir en haleine le fan s’en contentant. L’imagination est au rendez-vous et on ne s’ennuierait pas une seule seconde si la littérature était aussi présente. Las, la narration est par trop impersonnelle, les descriptions par trop chiches, pour qu’on s’inquiète réellement des mésaventures des nombreux personnages. On repère des tics de la série : l’utilisation de termes pseudo-scientifiques donnant l’illusion d’une complexité finalement de façade ; le passage dans la narration d’un personnage à un autre, afin de bénéficier de leurs réflexions.