Dernier roman de celui qu’il est convenu d’appeler (à juste titre) une valeur sûre de la SF pour ados…et pour adultes, m’empresserai-je d’ajouter.
Lambert aborde une nouvelle fois le thème du clonage (voir son précédent roman Clone Connexion dans la même collection), mais il le fait d’une façon très différente. D’abord parce qu’il pose la bonne question de la non-persistance des souvenirs et de la personnalité originelle dans le clone, qui n’est donc qu’une enveloppe charnelle : cet aspect est souvent éludé par les auteurs, il se retrouve ici au centre de l’intrigue. Et puis il y a un deuxième thème qui prend très vite le devant de la scène, celui des sectes : j’ai apprécié la description de la ville fermée dans laquelle vont s’installer les membres de la famille qui veulent voir revivre leur cher disparu (de tels ghettos pour gens aisés existent ; on peut penser aussi au « Village » du Prisonnier) ; j’ai adoré la dénonciation par petites touches du charabia pseudo-scientifique des dirigeants de la secte… Sans caricature, sans lourdeur, tout en nous faisant palpiter au rythme d’une intrigue riche en rebondissements et en émotions, Lambert montre comment la vie quotidienne peut devenir un enfer déguisé en paradis artificiel.
Le thème du clonage et de l’uniformisation sont donc entremêlés avec pertinence, ce qui rejoint bien sûr l’actualité, puisqu’on ne peut s’empêcher de penser aux délires des raëliens, qui n’avaient pas encore annoncé la soi-disant naissance d’un clone humain au moment où l’auteur écrivait ce livre de SF. Enfin, il faut signaler la postface intelligente qui permet au lecteur curieux et armé de sens critique d’aller plus loin…
Chronique de Max ‘648’ Morel
Éditeur | Mango |
Auteur | Christophe Lambert |
Pages | 198 |
Prix | 9€ |
Nous en pensons ...
Notre avis
4.0
Le thème du clonage et de l'uniformisation sont donc entremêlés avec pertinence