Kaori vit avec sa grand-mère, Lasana, conteuse de la tradition du « Dit » (mémoire contée de l’humanité) dans le monde de Tasai, où la technologie est quasi absente du quotidien.
Kaori ne sera pas dotée du don de conteuse, le Dit se refuse à elle. Elle le comprend quand un vieil ami de Lasana lui rend une visite surprise. Elle se lance alors à corps perdu dans l’apprentissage de la danse, art qui la porte vers une nouvelle carrière prometteuse.
À la mort de sa grand-mère, Kaori souhaite aller à la capitale, Pavané, pour découvrir le mystère de la mort de ses parents. Morts brûlés alors qu’elle n’était qu’une toute petite fille, elle n’a aucun souvenir de ce drame. En rangeant les effets de sa grand-mère, elle découvre un objet tabou, un rouleau de calligraphie. L’écriture est bannie de l’univers et ce simple rouleau est une possible condamnation à mort s’il est découvert.
Pour percer le mystère de ce rouleau, Kaori partira à l’aventure, quittera les Monts d’Automne, se liera à une troupe d’artistes. Elle voyagera en bateau vers Pavané en compagnie d’une étrange femme, Dame Aymelin, avec qui elle se liera d’amitié. Menacée par les moines Talanké, gardiens et policiers de l’univers, elle sera obligée de quitter la planète.
Son périple l’emmènera de vaisseau en vaisseau spatial à la rencontre d’une I.A., Vif-Argent, au caractère bien trempé, et à des Sylfes, êtres extraterrestres qui l’aideront enfin à comprendre quel drame de son enfance l’a menée à traverser l’univers.
Ce roman d’inspiration japonaise envoûte tout d’abord par sa poésie, la fluidité de son écriture, sa cruauté aussi et un certain érotisme, subtil mais toujours présent. On est très vite happé par la quête de cette jeune fille qui devient orpheline et souhaite connaître son passé.
La première partie du roman se passe sur ce monde traditionnel d’inspiration japonaise pour ensuite, en seconde partie, s’échapper avec l’héroïne vers des voyages spatiaux qu’elle découvrira avec étonnement. Émilie Querbalec emporte le lecteur dans un voyage initiatique d’une infinie beauté où l’héroïne nous raconte ses douleurs, ses joies, ses émerveillements et ses acceptations.
Nous vivons avec elle les évènements qu’elle traverse et compatissons à sa vie bouleversée comme si nous étions une amie proche. Dans ce roman, l’auteure a su marier avec élégance la magie d’un conte et l’extraordinaire d’un roman de science-fiction. Il faut aussi souligner combien la science et la génétique y sont intégrées avec fluidité, sans jamais l’alourdir. La plume d’Émilie Querbalec nous invite à un voyage, mélange de tradition et de futurisme, savamment dosés. À lire absolument.
Chronique de Marie-Hélène ‘1264’ Hochet