« Automates » de Nathalie Le Gendre

automates_nathalielegendreAprès ses deux premiers « Dans les larmes de Gaïa » et « Mosa Wosà », Nathalie Le Gendre fut reconnue comme une des valeurs les plus sûres parmi les nouveaux écrivains jeunesse de science-fiction. Son troisième roman était donc attendu au tournant… Et heureusement, il tient bien la route, si l’on peut me permettre ce petit jeu de mot s’agissant d’un roman se déroulant dans l’univers des courses de motos.

Passionnée des deux-roues, de liberté et de tolérance, Nathalie Le Gendre nous concocte une histoire où les trois se mêlent adroitement. On y suit les pas d’André-Ahn, jeune fille de seize printemps dont les parents, de condition modeste, se voient dans l’incapacité de garder leur fils Luka, un pilote de moto renommé, sous assistance médicale. S’ils ne peuvent payer la prochaine échéance, le jeune homme risque de voir son cerveau remplacé par un ordinateur, le transformant en un automate, programmé pour servir.

A la simple évocation de cette idée, André-Ahn se rebelle. Aidée par son amie Illana, elle fugue et, défiant toutes les lois en vigueur, se grime en garçon pour pouvoir participer à des courses de motos, afin de garder son frère en vie.
L’auteur aborde des thèmes, comme l’homosexualité, que l’on n’a pas l’habitude de rencontrer dans un livre jeunesse. Une initiative courageuse et assez bien maîtrisée, l’évolution des sentiments de son héroïne étant très progressive et bien amenée. De même que l’aspect sexiste de la société décrite, qui peut donner à réfléchir aux ados et pré-ados qui liront le livre.

Le livre n’est en effet pas à conseiller à tous les âges ; si le scénario est bien construit et qu’on suit avec intérêt les pérégrinations d’André-Ahn, les arcanes des courses de motos, qui peuvent sembler troubles et corrompues à un public jeune, risquent de laisser le lecteur averti sur sa fin. Les enchaînements de l’histoire sont assez évidents, les transitions se voient d’assez loin, dans un but louable de ne pas perdre le lecteur débutant. De même, les dialogues entre motards, s’ils sont « osés », restent relativement gentils… c’est bien sûr tout à fait normal, vu le public visé, qui sera ravi de sa lecture.

Un bon roman, bien construit, qui ne déparera pas à côté des deux premiers de Nathalie. Un seul regret, un dénouement qu’on aurait peut-être voulu plus épique ? Mais nul n’est parfait.

Chronique de Olivier Bourdy

Éditeur Mango
Auteur Nathalie Le Gendre
Pages 199
Prix 9€

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