« Entre troll et ogre » de Marie-Catherine Daniel

Dans un monde où les humains ont disparu, Arsouille, un vieux troll revenu de tout, n’espère plus grand-chose de la vie. Son vieux corps le lâche peu à peu et seul son petit-fils éclaire ses mornes journées. Une lettre de son jumeau Arpète qu’il n’a pas vu depuis un demi-siècle va lui donner un coup de fouet.

Dans cette missive, celui-ci lui avoue ses regrets et son espoir de le revoir une dernière fois. Le hic, c’est que son frère est un ogre et que les ogres méprisent les trolls. Le doute s’installe : est-ce vraiment Arpète qui a écrit ? Et sinon, qui d’autre ? Arsouille va alors se lancer dans une quête improbable qui va l’obliger à sérieusement se remettre en question.

Ce roman recèle pas mal d’idées originales. Le coté post-apo tout d’abord, qui fait que la disparition des humains a laissé la civilisation en plan, pleine d’objets inutilisables par les ogres et les trolls. Ils sont bien trop limités intellectuellement pour savoir se servir d’ordinateurs, d’avions et de toute la technologie de pointe.

C’est surtout le postulat majeur qui étonne : à l’adolescence, chaque trollinou, suivant ses inclinaisons et sa façon de vivre va rester un troll (un peu bourrin) ou se transformer en ogre, plus évolué, mais cruel et impitoyable envers les pauvres trolls, asservis et délégués aux tâches ingrates.

C’est ce qui fait tout le sel de cette histoire, ironique, mais tendre, qui prône de belles valeurs telles que la tolérance, le dépassement de soi et l’amitié. L’autrice nous mène par le bout du groin, avec humour, aux côtés de jolis personnages, et avec plusieurs surprises, jusqu’à la révélation finale.

De la fantasy en mode mineur loin des quêtes grandioses qui changent le monde ou l’univers, mais plus terre à terre et proche du réel. Un roman qui redore le blason des trolls !

Chronique de Philippe ‘1540’ Goazempis

A propos de Christian

L'homme dans la cale, le grand coordinateur, l'homme de l'ombre, le chef d'orchestre, l'inébranlable, l'infatigable, le pilier. Tant d'adjectifs qui se bousculent pour esquisser le portrait de celui dont on retrouve la patte partout au Club. Accessoirement, le maître incontesté du barbecue d'agneau :)

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