Sylvère et ses amis vivent sur un terrain vague, au bord de la ville, dont la masse indistincte les inquiète et les fascine à la fois. Un jour, Podrage, le plus chétif des enfants du taudis prend sans prévenir la direction des tours blanches et y disparaît, sans se retourner.
Au bord de la ville est un roman pour la jeunesse, dans une veine « réalisme fantastique ». La première partie est remarquable, de par son ambiance mystérieuse et étrange, et surtout grâce au style de l’auteur, d’une grande poésie. Tout au long des premières pages, on se demande ce qu’abritent les tours de la ville. Et quand les enfants formulent des hypothèses fascinantes, le lecteur se prend à rêver…
Mais très vite les jeunes héros pénètrent dans l’énigmatique cité et le récit se dépouille de sa magie. La réalité est tristement banale. Dès lors, le roman se colore d’utopie politique, gentiment subversive. Si la tendresse de l’auteur pour ses personnages est communicative, et certains protagonistes adorables (comme la petite fille aux peluches, changeant chaque jour de nom), le propos reste schématique. Les chapitres, très brefs, ne permettent pas l’approfondissement du « message » ou de la psychologie. Les héros sont à peine caractérisés. Leurs réactions ne sont pas toujours plausibles (le poltron se change en aventurier ; les enfants ne songent pas à ramener des vaccins au bidonville…). Il y a peu d’action, et la narration sous forme de saynètes renforce l’idée qu’on est en train de lire un conte.
Demeure une jolie fable, toute douce, à réserver aux plus jeunes.
Chronique de Arya
Éditeur | Syros |
Auteur | Roland Fuentès |
Pages | 240 |
Prix | 14,90€ |