Ce septième tome des aventures de Tarzan, Seigneur des Singes, n’est pas à mettre entre toutes les mains et particulièrement entre celles de ceux qui voudraient débuter la série.
Écrit à la sortie de la Première Guerre mondiale, Burroughs y fait montre d’un racisme crasse envers les Allemands, qu’il surnomme « les boches », voire les « Huns » ! On y retrouve la hargne et la haine d’un Maurice Leblanc dans L’Éclat d’obus (1916), une aventure presque sans Arsène Lupin.
Tarzan l’Indomptable se déroule pendant la Première Guerre mondiale. Ayant appris le début des hostilités internationales, notre héros revient tranquillement vers sa ferme, au cœur du Tanganyika, s’inquiétant (comme toujours) pour Jane, vu que les troupes allemandes grouillent partout. Tarzan trouve sa maison détruite, la population noire tuée, son brave Wasimbu crucifié et Jane carbonisée !
Les traces lui révèlent que c’est une troupe allemande qui a commis ces exactions. Tarzan part donc sur leur piste, prêt à leur faire payer très très cher leurs atrocités. Tombant sur un campement allemand, il y surprend la conversation de militaires qui évoquent leurs collègues ayant commis le raid chez Lord Greystoke. Tarzan s’insinue jusqu’au poste de commandement où il aperçoit une jeune femme en discussion avec le commandant du camp.
Un des assassins de Jane se présente. Le Seigneur des Singes saute au milieu du staff surpris, embarque le tueur et l’amène servir de repas à un lion repéré précédemment ! Poursuivant sa route, Tarzan tombe sur des Anglais attaqués par une troupe allemande en supériorité numérique. Il parvient à rejoindre ses compatriotes et propose de les aider à défaire leurs ennemis.
Il y croise aussi un visage qui ne lui est pas inconnu. Les habitués des romans d’aventure de Burroughs savent combien le gaillard est doué pour enchaîner les péripéties. Il laisse un personnage en détresse pour revenir en arrière afin d’en suivre un autre, qui va finalement le ou la sauver. Le « visage » qu’a cru reconnaître Tarzan est celui d’une espionne allemande, qu’il hait donc, mais qu’il va sauver plusieurs fois et qui le sauvera aussi.
En conséquence, même si cet « Indomptable » est raciste, il reconnaît pourtant que « l’ennemi » n’est pas entièrement haïssable ! Les péripéties se poursuivent sans temps mort, Burroughs se régalant à plonger ses personnages dans d’incroyables situations dont seul Tarzan peut venir à bout. Avec les préventions nécessaires, cet opus mérite d’être lu, pas uniquement par les aficionados ! Les éditions PRNG font un travail remarquable sur les romans d’aventure picaresques.
Chronique de Vincent ‘1379’ Delrue