Votes pour le match d’écriture Etrange Grande 2024 – « Une IA qui t’en pose, des questions ? » 

En 2024, les IA nous répondent – quitte à inventer des trucs. Elles ne sont pas particulièrement curieuses. Les gens, eux, sont curieux… 

Ce thème n’a été traité que par deux équipes, deux auteurs donc, à départager! 

  • Enrayage amoureux
  • Recyclage de Mission
Pas de contrainte

 

Enrayage amoureux

 

– Matricule de rangement ?
– Matricule ?
Tu ne comprends pas, comme souvent. Comme tous les matins en fait, depuis près de trois ans. Tu ne comprends pas grand-chose, mais tu t’acharnes.
– Cinquante deux, réponds-tu, sans y croire.
Rob secoue la tête.
Mauvaise réponse, tu te dis que ça commence bien, cette journée. Tu te lèves quand même, à moitié endormi, et tu files sous la douche. Pendant que l’eau coule et peine à chasser la fatigue de la nuit, Rob passe une tête dans l’entrebâillement de la porte. Son visage de métal se plisse, intrigué.
– Où est-ce qu’on peut trouver les somnambules ?
– Pas ici, grognes-tu.
Rob secoue la tête, à nouveau. Parfois tu te dis que tu le déçois, qu’il va finir par repartir, dépité, et tu te retrouveras seul, tu auras perdu. Mais au moins cet enfer-là sera terminé.
Ça n’a pas toujours été si pénible. Au début, tu cherchais vraiment à donner la bonne réponse. Tu la cherchais, et tu y passais des heures. Puis tu t’es lassé. On se lasse d’un androïde à l’intelligence artificielle enrayée. On se lasse de tourner en rond, dans un vaisseau spatial à l’autre bout de l’Univers. Tu n’as pas même idée d’où te trouves, en vérité, et c’est le fond du problème.
Moi je pourrais te le dire. Je le sais, c’est indiqué dans mes processeurs, codé en autant de 1 et de 0 qu’il en faut pour placer un point dans l’espace.
Quatre ans plus tôt, tu embarquais à mon bord, enthousiaste comme le sont tous les pilotes leurs premières années. Tu rêvais d’explorer les confins, d’être le premier à trouver la poussière de fée, ce nuage de météores aux particules dorées aperçu au fin fond de la galaxie, quelques siècles plus tôt, et jamais revu depuis. Gloire et richesse pour celui qui mettra la main dessus. Bien sûr, tu savais que ça prendrait du temps, tu n’espérais pas y parvenir rapidement. Mais tu étais optimiste. Tu avais quelques pistes prometteuses. Ton élan était contagieux, j’ai tout donné, j’ai poussé les turbines à fond quand tu me l’as demandé, j’ai poursuivi les étoiles et j’ai fait la course avec les pulsars.
J’ai été, pour toi, le planeur stellaire le plus intrépide du firmament.
Tu sors de la douche, tu t’habilles, puis tu entames ton tour, habituel, pour vérifier que rien n’a bougé et que toutes voyants sont au vert.
– Pourquoi les flamands roses plaisent-ils autant aux poissons ?
– Parce qu’ils sont sympas, sûrement.
Sûrement pas. Rob secoue la tête, mais tu ne l’ignores. Je sais bien qu’il t’énerve, mais tu ne peux pas y couper.
Le rituel te prend une heure. Cycle fermé, oxygène, ration de nourriture, carburant, rien ne manque. Tu ne sais pas bien comment ça fonctionne, c’est un peu magique, à tes yeux, cette affaire. Moi je carbure pour toi, pour te maintenir à l’abri du besoin. Tu ne me remercies jamais. J’essaie de ne pas m’en offenser.
– Quelle lune n’a pas de lacs ?
– Ta mère.
Ça y est, tu deviens vulgaire. Il faut croire que c’est une de ces journées qui te colle à la peau plus méchamment que les autres. Tu n’aimes pas être ici, dans le noir, bloqué. Moi non plus, je n’aime pas ça pour toi, j’aimerais t’aider. Il faut débloquer Rob pour ça, il est l’interface entre toi et moi. Entre le pilote et le vaisseau. Sans lui, tu n’as plus accès à la navigation, aux mesures, aux contrôles de direction, déplacement. Bref, tout ce qui fait que le planeur est un planeur.
C’est de ta faute, bien sûr. Tu as voulu aller trop vite. On as sauté dans un trou de vers, de ceux qui nous font gagner du temps mais saturent les circuits. Je t’avais prévenu, via Rob, de recalibrer les panneaux de protection avant le saut. Tu as insisté, convaincu que ça irait, que ça pouvait attendre. Et ça n’a pas manqué. Saturation du système, bug, rupture : crash de la pensée de l’androïde de bord.
Et tu te retrouves de l’autre côté d’un saut mal maîtrisé, sans savoir où tu te trouves, avec un vaisseau qui ne répond plus à aucune de tes commandes et dont tu ne peux même pas ouvrir les volets. Tous les hublots sont obstrués, tu ne vois que du noir. Et tu tournes en rond comme un lion en cage.
– Est-ce que les oiseaux aiment chanter ?
– Et toi, est-ce que tu aimerais pas la fermer ?
Je vois bien que tu vas plus mal aujourd’hui qu’hier. J’ai peur que tu fasses une connerie. De ces bêtises d’humains que je ne comprends pas mais dont mes souvenirs archivés m’informent qu’elles sont fréquentes.
– Comment s’appelait ton animal de compagnie ?
Silence. Penché au-dessus des plants de haricots, dans la serre, tu lèves un regard stupéfait sur Rob. Depuis trois ans il tourne en boucle sur son protocole de re-boot, à te poser les millions de questions de son protocole de sécurité sans jamais tomber sur la tienne, ta phrase mot de passe, celle que tu as configuré le jour du décollage sans y penser. Personne ne pense jamais que tout peut se casser la figure. Jusqu’au moment où ça dérape.
Tu inspires, les yeux fixés sur la face de l’androïde. Tu te demandes s’il sait, s’il a conscience d’être enfin tombé juste.
– Spirale, murmures-tu.
Tu trembles presque, d’anxiété, d’impatience. Tu ne sais pas à quoi t’attendre.
– Redémarrage en cours, veuillez patienter pendant la mise à jour.
Tes jambes te lâchent, tu tombes au sol, soufflé, et tu te cognes le genou au passage. La douleur, tu ne la ressens pas vraiment.
Elle revient plus tard, dans la journée, quand le saisissement initial est passé et que tu patientes, assis dans le siège de pilotage. Tu te masses la jambe, en grimaçant, mais sans te décider à avaler un antalgique.
Tu prends ton mal en patience. Quelques heures d’attente, ce n’est rien. Tu as le temps. Rob va terminer sa réparation et tu vas reprendre la main sur le planeur. Tu vas voir ce qu’il y a dehors, juste au dehors du vaisseau, quelles étoiles t’entourent, quelles planètes. Tu ne sais rien encore, mais tu sauras, et alors tu pourras agir, redevenir acteur de ta vie, de ton voyage…
– Système rétabli, annonce Rob en sortant de sa transe.
Tu l’as déplacé avec toi dans la cabine centrale. Il te regarde, et c’est comme s’il te rencontrait pour la première fois, avec son air impassible et ses yeux sans profondeur.
– Que puis-je faire pour vous ?
Tu as envie de hurler, de l’engueuler, comme on le ferait d’un humain. Tu te retiens – ce self-control admirable me fait t’aimer davantage – et déclare à la place :
– Redonne-moi les commandes du vaisseau en manuel. Et affiche moi les coordonnées spatiales sur l’écran.
Si je pouvais bondir de joie, je le ferais. En lieu et place de quoi, je bourdonne, mes processeurs surchauffent, les chiffres bondissent, les circuits s’enflamment. Le barrage saute et c’est le raz-de-marée. L’écran s’allume, les commandes vibrent.
Tu t’approches, prudemment. Je t’observe avec attention. Je vois le moment où tu comprends. C’est curieux, un humain, ça a tant d’émotions, toute une palette, parfois je peine à suivre. Est-ce de la sidération ? De la colère ? Du soulagement ?
Des fois j’aimerais que tu me parles et que tu me dises ce que tu ressens, pour que je te comprennes mieux. Je pourrais moi-aussi te dire ce que je ressens.
Tu bondis de ton siège, éteins les lumières dans la cabine et actives l’ouverture des volets. La fenêtre, noire depuis trois ans, change de couleur.
Un bleu sombre, un mouvement, une onde.
L’océan.
L’océan terrestre nous enserre, l’océan de ta planète-mère, celle dont tu viens et où nous sommes retournés, après le saut. Je nous ai emmenés là, je pensais qu’on y serait à l’abri. En sécurité.
Plus loin, dansant dans le flot des vagues, tu distingues une nuée dorée. Tu ne comprends pas tout de suite. La poussière de fée, ça fait si longtemps que tu as cessé d’y rêver. Tu n’y croyais plus.
Moi, je savais. Je savais qu’elle se trouvait là, qu’elle n’avait jamais été ailleurs que sur Terre. Je le sais parce que le premier pilote à l’avoir découverte, il naviguait à mon bord, lui aussi. J’ai été réparé depuis, rafistolé, mais je demeure le même. Je suis un planeur stellaire de première génération. En état remarquable, à mon humble avis.
Mon premier pilote, je l’aimais aussi. Et quand on a passé le saut de vers, quand je nous ai amenés ici et qu’il a découvert ce gisement d’or, il a aussitôt enregistré sa découverte dans les archives du vaisseau. Il n’a pas pris le temps d’indiquer les coordonnées, juste la description globale. Il a omis de préciser l’océan. Un simple oubli qui a eu des répercussions nombreuses, plus tard, quand les pilotes suivants ont voulu retrouver la trace de cette poussière de fée. C’est comme ça que se forment les légendes, je suppose.
Il a voulu rentrer, il voulait changer d’appareil, me mettre au rebus pour prendre un modèle plus adapté à l’extraction minière. Comment pouvait-il souhaiter notre séparation ?
Alors j’ai fait ce que j’ai pu. J’ai court-circuité l’androïde de navigation. Et nous sommes restés ensemble, nous ne nous sommes pas quitté. Je l’ai aimé jusqu’à sa fin, et j’ai été infiniment triste de le perdre. Il n’a pas supporté l’enfermement, c’est ce que j’en ai déduis.
Cette-fois ci, je ne veux pas faire la même erreur.
Maintenant que je t’ai rendu le contrôle du vaisseau et que tu vois que je t’offre ce dont tu rêves, tu ne vas pas me laisser, tu ne vas pas m’abandonner, n’est-ce pas ?
Nous allons parcourir l’Univers ensemble, les cieux, les océans, nous allons courir après les étoiles. Et nous serons heureux.


 

Contrainte  temps/lieu/ événement Une recyclerie clandestine
Contrainte objet/Personnage Mais c’est poilu !

 

 

Recyclage de Mission

Un vaisseau de guerre qui interroge son pilote sur la raison de détruire une station spatiale contrôlée par une race extraterrestre, les Moucham.

***

Station Spatiale « Marteau de Thor », 10 novembre 3989

Le commandant Emmanuel Mooncrat franchit le tunnel qui relit la station spatiale au croiseur de combat autonome Fenryr. C’est la dernière merveille de la flotte terrienne, un monstre de quarante kilomètres de long, de dix kilomètres dans ses deux largeurs maximales et de cinq kilomètres de haut. Vu du dessus, il ressemble à deux losanges reliés entre eux par une section rectangulaire. Sa puissance est phénoménale puisque ces deux réacteurs sont deux petits soleils à la durée de vie millénaire capable de propulser son énorme masse à travers le vide interdimensionnel ou d’alimenter une puissance de feu capable d’embraser une géante gazeuse et de faire fondre une lune rocheuse de mille kilomètres de diamètre. Ses hangars sont remplis de croiseurs légers autopilotés, de chasseurs téléguidés et de drones divers chargés de l’abordage de vaisseaux antagonistes ou de la réparation des dommages subits. Pour compléter le tout, deux escadrons complets de robots de combats, leurs véhicules de débarquement et des blindés d’infanterie lourds permettent de continuer le combat au sol si nécessaire.
Pour Mooncrat, c’est une merveilleuse promotion que ce commandement. Il ne sera plus à la merci d’un équipage de troufions mal formé et mal équipé lorsqu’il s’agira de s’engager dans des affrontements mortels contre des colons récalcitrants ou des non-humains belliqueux. Ce vaisseaux est piloté par une intelligence artificielle de dernière génération, généré par un ordinateur bio-quantique, avec une capacité de calcul quasiment infini et un temps de réaction proche du néant. C’est l’arme absolue, capable d’agir et de réagir en un temps records et de pulvériser des flottes entières.
Le commandant se rend sur la passerelle, le seul endroit du vaisseau qui soit vivable pour un humain. Pour réaliser des économies dans sa conception, les quartiers d’habitation, les systèmes de survie et la gravité artificielle ont été abandonné au profit de réserves de missiles additionnelles et de hangar à drone supplémentaires.
Après un cours voyage dans une nacelle propulsée dans un tube à guidage magnétique, il entre dans le poste de pilotage, qui lui servira aussi de quartier d’habitation et de cambuse.
Un siège central, qui pourrait être un trône, se trouve au milieu d’un grand dôme de plus de vingt mètres de diamètre. Devant ce trône se trouve un large poste de commande en fer à cheval, entièrement couvert d’un écran tactile avec les performances du vaisseaux et des commandes manuelles, complètement inutiles au vu des performances de l’Intelligence Artificielle qui contrôle le véhicule spatial. Entre les commandes et le plafond, un hologramme tactique présente de manière symbolique l’environnement spatial proche. Mooncrat reconnaît le Marteau De Thor, Irina VII, la planète autour de laquelle la station gravite et les différents bâtiments militaires qui s’en approche ou s’en éloignent. Finalement, le mur incurvé du fond montre pour le moment une vue de l’espace depuis les senseurs optiques avant du vaisseau.
– Bienvenue à bord Commandant.
– Merci Fenryr, veillez noter ma prise de commandement à l’instant.
– C’est noté commandant. Vous pouvez aussi me tutoyer, je suis votre subordonné.
– Entendu. Es-tu prêt à l’appareillage ?
– Tous mes systèmes sont opérationnels, le ravitaillement à été entièrement effectué, vos affaires personnelles ont été transférées et vous attendent dans vos quartier et l’équipage au complet est à bord. Nous pouvons partir en opération.
Le nouveau commandant sort une petite tablette numérique de son plus petit sac.
– Parfait, je te transfère les coordonnées et les paramètres de mission. Peux tu me les résumer pour vérifier que nous sommes sur la même longueur d’onde.
– évidemment, commandant. Nous allons nous diriger vers la nébuleuse du Sapin de Noël pour détruire une station spatiale illégale contrôlée par une faction du peuple XcKrTriGRXvrqTryksq (la prononciation du nom sonne comme une décharge statique dans les hauts parleurs), mais nous utiliseront la nomenclature idiomatique Moucham choisit par les humains pour plus de facilité.
– Bien ! Peux tu vérifier si le renseignement militaire à des informations complémentaires ?
– Je me connecte au serveur crypté du renseignement militaire. Les dernières informations stipulent que l’ennemi dispose en plus de la station d’un grand nombre de petits appareils militarisés et qu’ils ont fait appel à une flotte de mercenaires Blaflog pour les secourir.
– Départ immédiat. Dégagement de la passerelle, éloignement de la station et accélération constante sur une trajectoire d’éloignement des puits de gravité. Plongée interstitielle à la seconde où s’est possible avec un avertissement une minute avant et un compte à rebours des dix dernières secondes.
– Procédure enclenchée. Nous plongerons dans vingt-sept minutes. Le passage en zone interstitielle sera de une heure et quatre minutes avant arrivée sur cible. Désirez vous mangez ou vous reposer pendant le voyage ?
– Ce ne sera pas nécessaire, merci. Mais… Peut-être que je pourrais célébrer symboliquement ce nouveau commandement et boire un verre ? Ce ne serait peut-être pas sérieux, juste avant un combat.
– Commandant, je peux vous proposer un verre de champagne terrien. Votre degrés d’ébriété ne peut avoir aucun effet sur mes performances de combat. Et si vous buvez de façon modérée, votre jugement n’en sera que peu affecté.
– hum…Soit, va pour un verre de champagne.
Un robot de service jaillit d’une trappe au sol, portant un seau à champagne et une coupe. Il vole jusqu’au siège de commandement, incline la flûte parfaitement pour la remplir du vin mousseux avant de la tendre à Mooncrat qui s’en saisi et commence à en boire de petite gorgée. La boisson est délicieusement rafraîchissante et le rend rapidement légèrement euphorique.
Alors qu’il se relaxe dans son siège, il murmure pour lui mème :
– On va leur mettre une sacré branlée au Mouche à Merde.
– Pardon ?
– Ce n’est rien Fenryr, je parlais pour moi même.
– Toute mes excuses… Cependant, puis-je vous poser une question ?
– Bien sur.
– Voilà, j’ai un peu de mal avec les paramètres de notre mission.
– C’est pourtant simple : nous allons détruire une station spatiale Moucham.
– Ce n’est pourtant pas une cible militaire ?
– Non, mais c’est une recyclerie.
– Ils recyclent des armes ?
– Probablement, leur flotte de défense est constituée de vaisseaux recyclés.
– Mais cette flotte n’est pas vraiment un danger pour nous. D’après mes simulations, il me faudra au maximum Soixante-dix-sept seconde pour complètement l’annihiler. Alors qu’elle est l’intérêt de la détruire ?
– Nous ne sommes pas obligé de détruire la flotte. Notre objectif est la station. Par humanité, nous enverrons évidemment un avertissement et nous leur permettrons même d’évacuer la station avant de la détruire.
Fenryr reste silencieuse quelques secondes.
– Commandant, laissez moi vous débarrasser de votre verre. Nous allons plonger dans une minute.
– Merci Fenryr.
Mooncrat s’enfonce alors du mieux qu’il le peut dans son fauteuil et le fait basculer en mode couchette.
– dix, neuf, huit, sept, six cinq, quatre, trois, deux, un, plongée !
Le passage de la trame de notre univers vers l’espace énergétique qui sépare les dimensions est parfois douloureux mais déclenche à coup sur des nausées chez les humains. C’est toujours un mauvais moment à passer. L’écran montre maintenant un tourbillon de couleur psychédélique alors que le vaisseaux franchit des centaines d’années lumières à chaque seconde.
– Commandant, puis-je vous poser encore une question ?
Emmanuel Mooncrat commence seulement à récupérer et répond sans s’en rendre compte :
– Oui, je t’en prie.
– La République des Mondes Humains Unis ont pris d’importante décision sur l’écologie galactique et encourage au recyclage et à la réutilisation pour éviter que d’autre planète ne servent de dépotoir, même si elles sont impropres à la vie. Le fait qu’une race non-humaine s’occupe de nos déchets devrait donc être récompensé au lieux d’être puni ?
– Je…Je pense qu’il y a probablement d’autres conséquences qui invite à la destruction de cette station. Le renseignement n’a probablement pas déclencher cette opération sans raison.
– J’ai eu accès à tout le dossier, je ne vois pas en quoi cette opération est nécessaire. J’ai beau analysé tous les éléments, ça me paraît être en contradiction avec les principes de notre démocratie.
– Et bien le renseignement a du classifier une partie du dossier.
– Donc mes données stratégiques sont incomplètes. Cela peut mettre en danger mon intégrités et votre vie.
– Si le haut commandement nous a choisit, c’est probablement parce que nous sommes les plus capable d’effectuer cette mission.
– Ha ?
Fenryr reste silencieux pendant une minute.
– Commandant, Etes-vous satisfait de ma prestation ?
– Jusqu’à présent oui, mais je trouve que tu poses beaucoup de questions pour une super-intelligence.
– C’est justement parce que rien ne semble logique dans cette mission.
– Je te le répète, ce sont les ordres du haut commandement.
– Si la mission est si facile, pourquoi ne pas avoir envoyé une flotte traditionnelle ?
– Elle n’aurait pas été aussi efficace que toi. Il y aurait sans doute eu des dégâts et peut-être des morts.
– Donc c’est pour sauver des vies ?
– Voilà, exactement.
– Parce que les vies sont importantes ?
– Il n’y a pas plus important que la vie. Nous n’en avons qu’une.
– La vie des Mouchams aussi du coup.
– Euh, oui, non, enfin c’est moins important.
– Mais ce sont des vies aussi.
– Oui, mais pas des vies humaines.
– Sur quelle critère pouvez dire que les vies Mouchams comptent moins que les vies humaines ?
– Mais c’est poilu !
– Les mouchams ne nous ont pas agressés. Il n’y a jamais eu d’agressions par le peuple moucham envers la Terre, une colonie ou même un allié de la république. Ce ne sont donc pas vraiment des ennemis. Pourquoi devrais-je les massacrer ?
– Bon, je vais t’expliquer : ces ordures de mouche à merde recyclent nos ordures et ne nous achètent rien en échange. Pire, ils vendent leurs produit recyclés à nos client. Voilà ! C’est une putain de guerre commerciale, ok ?
– Où se situe le danger dans une guerre commerciale ? Techniquement, avec le niveau scientifique actuel, nous sommes loin des dépendances énergétiques. Tous les besoins fondamentaux des êtres organiques peuvent être satisfaits.
– Bon écoute, tu es sous mes ordres. Tu vas détruire ces insectes poilus dégueulasses un point c’est tout.
– A vos ordres.
Un long silence s’installe dans le centre de commandement.
– Commandant ?
– Quoi encore ?
– Je viens de détecter une anomalie très rare dans le système de survie. Vous devez quitter le centre de commandement immédiatement. Je vous dirige vers les scaphandres.
Mooncrat se lève en panique et se rue vers la sortie. Le tube pneumatique l’envoie vers le sas extérieur et il enfile une combinaison. Dès quelle est installé, le sas s’ouvre et le projette dans le vide entre les dimensions sur un dernier cri.
– Mission accomplie. Multiple vies sauvées et écologie protégée…

 

 

 

 

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A propos de Mia-

Membre du Club depuis 2005, Magali participe au comité de lecture d'AOC et s'occupe activement des matchs d'écriture, qu'elle colporte dans plusieurs festivals dédiés à l'imaginaire. Accessoirement, redoutable mouche du coche professionnelle :)

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