Obéir au doigt et à l’œil. Aujourd’hui, ce serait plutôt obéir à la voix (de son maître, pour les générations Pathé-marconi).
Au fur et à mesure que les années passent, nous pouvons contrôler de plus en plus d’objets à la voix. Beaucoup d’entre vous connaissent le fameux « OK Google » pour initier un ordre à transmettre à votre ordinateur ou votre smartphone (fort pratique au demeurant). Mais Google n’est pas le seul à utiliser cette technologie. Samsung fait la même chose et tente d’imposer lui aussi sa technologie.
Récemment, Samsung étant un acteur mondial, la marque coréenne s’est mise à proposer la fonctionnalité de commande à la voix sur ses téléviseurs haut de gamme. Que c’est beau la modernité ! Mais voilà … il s’avère que ces télévisions ont la fâcheuse tendance à envoyer toutes les conversations dans la pièce pour que ces dernières soient traitées et analysées par leur partenaire commercial dans la reconnaissance vocale : Nuance.
Pour ceux qui ne les connaissent pas, Nuance est la société que l’on retrouve très souvent derrière les modules de reconnaissance vocale (vous vous souvenez de Dragon Naturally Speaking, le fantasme des écrivains aux ligaments douloureux ?).
Alors voilà, nous avons comme toujours deux visions des choses et du monde : effectivement collecter le plus d’informations est la meilleure manière d’avoir de la donnée statistiquement significative, et donc des logiciels et fonctionnalités très perfectionnées. D’un autre côté, c’est laisser des marques commerciales enregistrer des pans entiers de notre vie privée, sans aucune garantie ni de l’usage fait ni de la sécurité mise en place. Et si on voulait psychoter un coup, on pourrait parler d’espionnage.
Cette information n’est qu’une goutte d’eau bien sûr dans l’océan de collecte d’informations effectuée par les marques. Nous ne faisons qu’alerter sur un faisceau d’éléments qui mis ensemble, nous emmènent vers un drôle de quotidien :
- des composants de moins en moins chers
- des bases de données colossales en stockage
- des capacités de traitement conséquentes
- des algorithmes d’analyse qui gagnent en maturité
- des enjeux économiques à l’échelle de la planète
- une familiarité troublante avec les objets du quotidien
- un marketing des objets connectés qui fait froid dans le dos : son, image, contrôle de tout, de rien …
Vous mélangez le tout, et paf ! Paf demain 🙂
Sources : Libération