Drôle de titre pour un roman, sauf quand on sait que c’est la date de l’assassinat du président Kennedy à Dallas.
Nous sommes en 2011, Jake Eppings, enseignant dans une petite ville du Maine, accepte une supplique de son ami Al Templeton, malade et presque mourant : accomplir une mission qui n’est rien moins que d’empêcher l’assassinat de JFK à Dallas le 11 novembre 1963.
Après bien des tergiversations et la révélation d’une fissure temporelle ouvrant un passage vers le passé, qui l’amènera à l’année 1958, Jake accepte, plutôt malgré lui, la mission que n’a pu terminer Al à cause de sa santé défaillante.
Et c’est le départ pour 1958, où Jake va devoir s’adapter. Il s’adapte d’ailleurs très bien, puisqu’il trouve un emploi, l’amour en la personne d’une charmante bibliothécaire et commence à repérer et à surveiller le futur assassin de JFK, Lee Harvey Oswald, en se demandant comment il va l’empêcher d’agir.
Stephen King, que l’on ne présente plus, maître de l’horreur et du fantastique, se lance dans le voyage temporel avec brio et sans rien perdre de son sens du suspense.
Le monde du début des années soixante est décrit avec minutie, ainsi que les modalités de la quête de Jake, ses embrouilles avec sa copine et les divers obstacles que le passé met sur son chemin.
La description de Dallas est inquiétante à souhait et la vie de cette époque crédible et réaliste.
Les 900 pages ne sont pas un obstacle. Elles permettent au contraire d’installer le lecteur dans l’environnement et le temps voulus (musique, voitures, expressions, danses). Mais l’inquiétude ou l’angoisse ne sont jamais loin et vont crescendo au fur et à mesure que le récit progresse.
Le style est fluide, les dialogues captivants, le caractère et la psychologie des protagonistes parfaitement rendus : il n’y a plus qu’à se laisser guider jusqu’au dénouement.
Un très bon cru Stephen King 2013 !
Chronique de Jean-Pierre Binet