Théodora est une jeune bretteuse de génie, aussi talentueuse que libertine. Elle devra s’allier avec Tigran, le chef de la milice, vétéran austère et blasé. D’infâmes crimes pédophiles ont lieu dans la ville, des actions qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Car, entre les orgies des débauchés et les intrigues de palais, une force obscure est à l’œuvre : une secte occulte dont les plans pourraient anéantir la cité à jamais.
Voilà un livre noir, très noir. Dieux noirs, pédophilie, cannibalisme, tortures, tels sont les ingrédients principaux qui constituent l’intrigue et l’auteur les utilise assez judicieusement, parfois avec une étrange fascination morbide, au risque de mettre le lecteur mal à l’aise. La magie, élément essentiel de la fantasy, est très présente, mais son traitement est original. Elle se rapproche ainsi d’une forme de divination et trouve des échos essentiellement dans les personnages des trois Moires, avatars de la triple déesse lunaire et qui font beaucoup penser aux Parques grecques.
Sur le fond, on a une fantasy plus proche d’une ambiance « de cape et d’épée », loin du médiévalisme d’un Tolkien ou d’un Georges R. Martin, on y trouvera même des accents de polar assez bienvenus, dans une ambiance fortement inspirée par l’Italie de la Renaissance. Les personnages sont bien campés, même si on peut leur reprocher le peu d’empathie qu’ils suscitent auprès du lecteur. Les « méchants » en particulier sont si noirs qu’ils en deviennent un peu artificiels. La plume de Charlotte Bousquet est directe, efficace et sans fioriture, ce qui la rend agréable à lire, même si certains dialogues sont parfois un peu creux ou trop caricaturaux.
Un roman intéressant, à ne pas mettre forcément entre toutes les mains. Une chose est certaine : ce n’est pas le genre de bouquin qui laisse son lecteur indifférent.
À noter : Arachnae est le premier tome d’une trilogie. Cette réédition au format de poche a été revue par l’auteure.
Chronique de Philippe Deniel
Nous en pensons ...
Notre avis
3.7
Un roman intéressant, à ne pas mettre forcément entre toutes les mains. Une chose est certaine : ce n’est pas le genre de bouquin qui laisse son lecteur indifférent.